Découverte : Blanc, un moment de tendresse

Tout premier jeu du studio nantais Casus Ludi, Blanc rejoint le catalogue de Gearbox Publishing. Un jeu d’aventure, aux allures de fable poétique, qui mise avant tout sur son histoire tout en émotion et en délicatesse.

Un coup de cœur ou un coup de gueule ? Une envie, une passion du moment ? La rédaction vous invite à découvrir un jeu, qu’il soit récent ou non, et vous incite à y jouer, ou non.

Article réalisé avec deux clés Switch fournies par l’éditeur.

Maman j’ai perdu le troupeau

Après qu’un terrible blizzard a recouvert le monde d’une épaisse couche de neige et de glace, deux petits êtres vont émerger de la poudreuse. Un louveteau et un jeune faon, qui se retrouvent tout deux seuls, alors que leurs familles semblent les avoir oubliés dans leur fuite. Livrés à eux-mêmes au milieu d’immenses étendues d’un blanc immaculé, ils vont faire le seul choix censé à cet instant. S’unir et s’entraider dans l’espoir de retrouver leurs parents respectifs.

C’est là que débute le périple de nos deux petits compagnons. Une aventure qui se joue à deux, chaque joueur dirigeant son adorable petite boule de poils. À l’affût de la moindre trace de pattes dans la neige, il faut alors avancer, côte à côte. Et se donner les coups de main nécessaires pour parvenir à passer les obstacles rencontrer en chemin. Chacun possède ses propres capacités mais tout est pensé pour qu’elles se complètent parfaitement. Le louveteau, plus petit, peut se faufiler dans les endroits étroits et utiliser ses crocs pour tirer des objets. Tandis que le faon servira de marchepied pour son compagnon d’infortune ou poussera les éléments les plus lourds. Toutefois rien de bien compliqué ici, puisque chaque personnage ne dispose que de deux types d’action en dehors du déplacement.

La poésie au rendez-vous

Un gameplay minimaliste qui sera tout de même ponctué par quelques rencontres. Ainsi nos deux protagonistes seront amenés à sympathiser avec d’autres animaux, eux aussi malmenés par la tempête de neige. Ces moments permettront d’ailleurs d’utiliser quelques nouvelles mécaniques, notamment le fait de devoir s’adapter aux conditions météo ambiante comme le vent.

Si les actions à réaliser peuvent paraitre peu nombreuses, elles sont en réalité surtout là pour servir l’expérience narrative du jeu. Avec Blanc, Casus Ludi souhaite clairement embarquer les joueurs dans un conte où règne la douceur. Dans une aventure qui a le bon goût d’être aussi bien jouable en local sur un même écran qu’en ligne. Et tout est réfléchi pour permettre une véritable immersion dans cet univers. Les dessins délicats constituent des tableaux à la fois apaisants et emplis de poésie. Quant à la musique, elle accompagne parfaitement l’épopée des deux jeunes animaux. Complémentée par les petits bruitages adorables des deux protagonistes.

C’est beau mais c’est court

En somme, Blanc est un jeu qui est pour beaucoup très contemplatif. Ici, on se concentre avant tout sur les émotions. On se surprend à sourire devant l’amitié grandissante et improbable des deux compagnons. Ou encore à frissonner de crainte pour eux à certaines occasion. Un véritable bol d’air qui nous plonge dans une bulle de douceur.

Une bulle qui malheureusement éclate bien trop vite. Car le plus gros défaut du titre est sans aucun doute sa durée de vie. Ainsi, il faudra compter deux heures de votre temps pour mener à bien l’aventure. Et si cette dernière reste très agréable, la fin arrive trop vite, laissant un sentiment de frustration. A peine a-t-on le temps de faire le tour de tous ses éléments de gameplay que le titre s’arrête. Laissant un petit goût de trop peu. Pourtant, les idées sont là, l’ambiance fait tout pour qu’on prenne goût à cette histoire. Pour sa première expérience dans le monde du jeu vidéo, Casus Ludi montre avec Blanc qu’ils ont toutes les armes pour faire un titre marquant. Reste désormais à transformer l’essai dans une expérience un peu plus complète, et aboutie.