Découverte : Wild Hearts, Monster Hunter à la sauce samouraï
Le mélange Monster Hunter x Fornite pèche par son exécution.
Wild Hearts est un énième exemple d’un jeu totalement perdu au milieu d’un calendrier de sorties particulièrement chargé au sein d’un grand studio. Il faut dire que le jeu développé par Omega Force (une division de Koei Tecmo) et produit par EA Originals débarque pile entre le remake de Dead Space et la suite de Jedi Fallen Order. Mais cette situation suffit-elle à expliquer l’anonymat dans lequel le titre a été mis en ligne ?
Un coup de cœur ou un coup de gueule ? Une envie, une passion du moment ? La rédaction vous invite à découvrir un jeu, qu’il soit récent ou non, et vous incite à y jouer, ou non.
Un Monster Hunter à la sauce samouraï
Wild Hearts vous plonge dans un univers reprenant les codes classiques du Japon médiéval mêlé à un monde fantastique où la Nature n’a pas encore été domptée. On se retrouve donc dans une sorte de Princess Mononoké qui est pour le coup, assez réussi. Sans dire que les graphismes sont bluffants (là encore le timing avec la sortie d’un Harry Potter Hogwarts Legacy fait mal), on se laisse facilement conquérir par les couleurs de l’environnement. L’architecture et le level design sont particulièrement réussis bien qu’un peu clichés. Ces inspirations se retrouvent également dans le gameplay puisque votre personnage dispose d’armes rappelant les codes du samouraï et du Japon de la période Edo.
En restant dans le cliché, votre personnage (un chasseur solitaire et silencieux) est immédiatement appelé à sauver un village d’un Sanglier géant. Ce dernier est un Kemono, un monstre utilisant le pouvoir de la nature pour façonner son environnement à sa guise. Ce pouvoir est l’une des forces de Wild Hearts : vous et vos proies avez la faculté d’altérer le terrain dans vos affrontements. Ainsi, la principale différence sur le plan du gameplay entre un Monster Hunter et Wild Hearts réside dans votre capacité à construire des objets avec lesquels vous pourrez interagir durant vos combats : les Karakuri.
La carapace d’une proie est moins résistante sur son dos ? Pas de problème, vous pourrez construire une petite tour vous permettant de vous élancer dans les airs afin d’attaquer par surprise la tête du Kemono. Une envie de rapidement descendre une falaise pour gagner du temps ? Déployez en quelques secondes une tyrolienne de votre conception.
Cette capacité à générer des objets et même à pouvoir les combiner afin de créer une construction assez imposante aurait dû être le point fort de Wild Hearts. Hélas, l’exécution n’est pas vraiment réussie. Dans le feu de l’action, le menu de création des Karakuri n’est pas extrêmement fluide et réactif. Alors que vous combattez un monstre capable de vous écraser en une charge, le fait de devoir naviguer dans un sous-menu au stick n’est pas forcément idéal. Pire, on a parfois l’impression que le jeu rame sous le poids des animations, ralentissant toutes vos actions, tandis que le danger d’un one shoot plane toujours.
Une exécution un peu ratée qui frustre trop souvent
Riche d’un univers réussi et de bonnes idées sur le gameplay, Wild Hearts aurait dû être une petite pépite dans le monde des Monster Hunter. Pour autant, comme souvent, les bonnes idées ne suffisent pas pour faire un bon jeu.
Comme évoqué plus tôt, la fluidité du gameplay souffre tout d’abord d’une interface assez mal pensée. On se retrouve à souvent devoir vérifier les touches dans le menu des commandes pour être sûr de bien réaliser les combos, tandis qu’il n’est pas rare d’ouvrir le mauvais sous-menu dans le feu de l’action. Alors que l’on pourrait faire une lointaine comparaison avec Fortnite sur le plan du concept (des ressources à récupérer de façon similaire, des pièces qui se combinent et des objets dynamiques pour des mouvements), dans les faits on est bien loin de l’exécution du Battle Royale sur le plan des constructions.
Pire, le manque de fluidité sur certaines actions en raison du grand nombre d’animations simultanées rend l’expérience particulièrement frustrante sur certains combats. Là où une bonne partie des Boss pourra vous one shoot, le fait de ne pas pouvoir rapidement exécuter une commande est vraiment criminel. Rajoutez à cela la durée des combats qui excède facilement les 30 minutes et on obtient un savant cocktail visant à casser votre manette et à quitter le jeu ! Au passage, mention spéciale au studio japonais qui poursuit la longue tradition des jeux EA de rendre la détection d’une manette PS5 compliquée.
Un autre point un peu frustrant, concerne les armes et leur équilibrage. Si Wild Hearts propose un arsenal relativement large et varié (on est quand même loin d’un Monster Hunter), dans les faits seules quelques options sont vraiment intéressantes. Dès lors, si vous jouez à plusieurs, la complémentarité entre un distant et un corps à corps ne sera pas forcément intéressante vu la supériorité des cacs sur le plan des dégâts et contrôles. En outre, les arbres de talents sont très complets, mais n’apportent pas assez de changements significatifs sur le gameplay.
Enfin, tant que l’on évoque l’aspect multijoueurs, Wild Hearts a le mérite de proposer une progression à plusieurs. Toutefois, l’exécution est là encore bâclée puisque seul le personnage hostant la partie sera actif et visible sur les cinématiques. On a donc l’impression que la partie multi est arrivée en fin de course, afin d’ajouter une option supplémentaire au jeu sans vraiment être au cœur du développement. La preuve, durant notre test (via la sortie anticipée sur le EA Play Pro), nous avons perdu à deux reprises notre progression réalisée à plusieurs, nous forçant à recommencer l’intégralité du chapitre en solo (seul le host a conservé sa progression).
Dès lors, bien que proposant un univers assez sympa et un concept relativement original, Wild Hearts souffre un peu trop de ses faiblesses pour être un jeu que l’on saurait vous recommander. Si vous cherchez un Monster Hunter, restez donc sur les classiques que sont Dauntless et Monster Hunter.