Découverte : Lakeburg Legacies met de l’amour dans la gestion
L'amour est dans le travail.
L’amour est à la base de tout. Ou en tout cas c’est ce que pense Lakeburg Legacies, le dernier bébé des français d’Ishtar Games. Un jeu de gestion où il faut faire fleurir un petit village en formant soi-même les couples en fonction de leurs affinités et leur capacité à entretenir le royaume sur le long terme.
Lakeburg Legacies a le bon goût de partir du bon pied sans trop en faire. A l’heure de créer le premier couple, le jeu informe qu’il ne proposera jamais d’associer personnes de la même famille. Et pour le reste, aucune importance. Peu importe leurs préférences, les membres du couple auront accès à une descendance, pour peu qu’ils tombent amoureux. Il est bien possible de choisir soi-même l’orientation sexuelle des habitants, mais ce choix n’est au final que cosmétique. Simple, inclusif, et cela fait plaisir.
Mais revenons un peu en arrière. Un jeune paysan souhaite repartir de zéro, et va donc fonder un village et espérer le faire prospérer sur la durée. Pour cela, il faudra bien évidemment passer par la case gestion de la ville, choisir comment vont contribuer les villageois, tout en formant des couples qui s’occuperont de fournir les générations futures.
Pas question ici de se la jouer city-builder, la création de la ville est extrêmement linéaire et se fait en suivant un chemin préétabli. Chaque bâtiment est à débloquer dans un ordre précis – après avoir obtenu la ressource nécessaire à sa construction ou son fonctionnement.
Petite gestion
La gestion se fera surtout dans la répartition de la population locale. Disposant chacun de leurs propres traits, mais aussi aspirations les rendant naturellement plus efficaces pour tel emploi, il faut donc placer les villageois avec soin aux bons postes. Surtout que leur personnalité affectera également l’ambiance au travail et les relations avec les possibles collègues. Un bâtiment où la bonne humeur règne aura une meilleure production, et moins coûteux quant à la santé de ses travailleurs.
A côté de cela, le reste du village ne demande que peu d’attention. Les bâtiments disposent d’un emplacement dédié, et leur construction ne demande que de disposer des ressources nécessaires. Il faut principalement s’assurer d’avoir des maisons libres pour y installer les nouveaux venus.
Car la base de Lakeburg Legacies est bel et bien les relations entre ses habitants. Qui servent d’ailleurs à faire prospérer le village, en ouvrant ses portes à de nouveaux arrivants. Pour former un couple, il faut s’assurer que les deux participants ont des points communs. Que ce soit dans les passions comme les choses détestées. Plus facile de se rapprocher quand on aime tous les deux les exécutions publiques et déteste la mode. Un couple proche pourra espérer davantage tenir dans la durée. Avec le temps qui passe, et les petits aléas de la vie, les couples peuvent se défaire si des événements se montrent défavorables. Il sera alors question de recaser tout ce beau monde.
Surtout, un couple proche pourra plus facilement avoir des enfants – indispensables pour la survie du village sur le long terme. En plus d’être la future main-d’œuvre locale, les descendances héritent des traits de leurs parents. Il faut donc choisir soigneusement les partenaires dès le départ pour produire la meilleure lignée.
L’optimisation est l’ennemi de l’amour
Tout cela contribue au charme du jeu, mais aussi à ses limites. Dans une direction artistique pleine de douceur, on construit rapidement les premières familles, et met le village sur de bons rails. Sauf que souvent, pour passer à l’étape suivante, il faut passer en avance rapide et attendre que les ressources nécessaires affluent. Ce qui va forcément réduire l’impact des relations déjà établies, qui vont se développer sans que l’on ne puisse vraiment y faire attention. Ou alors on choisira de prendre son temps, quitte à retarder l’évolution du village et le passage aux bâtiments supérieurs.
Lakeburg Legacies a de bonnes idées, peinant parfois à parfaitement les exploiter ou les mettre en avant. Comme avec cette interface qui devient souvent brouillonne et demande beaucoup de clics pour pas grand chose. Ou le mini-jeu de la création de couple, qui peut se résumer à un jeu des différences, et devient rapidement redondant. Rien qui n’empêche de passer un (très) bon moment en y jouant. On regrettera simplement que le jeu s’enferme trop facilement dans sa petite routine.