Test de Fate/Samurai Remnant, une riche quête du Graal
Même au Japon, Jeanne d'Arc est tout feu tout flamme.
Il peut être difficile pour une licence déjà bien installée d’attirer un nouveau public. Si les premières heures de Fate/Samurai Remnant nous avaient convaincues, elles n’en restaient pas moins cryptiques pour les novices. Pourtant, Type-Moon cherche à reprendre les bases pour que son univers soit accessible au plus grand nombre. Une volonté qui transparaît tout au long du jeu, sans exclure les adeptes.
Ce test de Fate/Samurai Remnant a été réalisé sur PC avec une version fournie par l’éditeur.
Les explications ont beau être présentes, il faut attendre un moment avant de comprendre vraiment cet univers. Pour des besoins de compréhension, nous allons résumer brièvement ce qu’est Fate.
De temps en temps, à travers les âges de l’Histoire, une relique sacrée s’éveille et désigne 7 mages qui devront combattre pour l’obtenir. Ces derniers, désormais nommés Master, font appel à des Esprits Héroïques pour faciliter leur affrontement, des Servants. Il s’agit de héros réels ou fictifs, venus du passé, présent et futur, et même d’univers parallèles. Ceux-ci possèdent une classe qui définit son style de combat et la forme que va prendre son Noble Phantasm, sa capacité ultime. Ainsi, Saber, Archer, Lancer, Rider, Caster, Assassin et Berserker sont incarnés. Chaque duo de Master et Servant doit tout mettre en œuvre pour obtenir le Saint Graal, et voir son vœu exaucé. Difficile d’être plus concis, surtout que bien d’autres choses sont encore à découvrir par la suite.
Un rythme effréné pour retenir l’attention
Avec cette base en tête, il est plus facile d’appréhender Fate/Samurai Remnant et son histoire. D’autant plus que les origines magiques de Miyamoto Iori, protagoniste de ce jeu, sont à peine expliquées. Il maîtrise la magie via des gemmes, mais on en saura pas beaucoup plus. De toute façon, il n’est pas question de perdre trop de temps avec des explications au début puisque l’accent est mis sur l’action. C’est d’ailleurs ce qui va rythmer une bonne partie des premières heures de jeu, avant que l’aspect stratégique ne se développe.
Action-RPG oblige, il faut être vigilant lors de chaque mouvement pour éviter de se faire surprendre. Iori peut alterner entre coups légers et coups lourds, voire faire des combinaisons dévastatrices pour défaire ses ennemis. Il possède une esquive, et peut lancer des gemmes aux effets variés pour l’aider. Deux formes de combat lui permettent également de prendre l’avantage à ses débuts, la forme défensive de la Terre et offensive de l’Eau. Et tout cela ne prend pas en compte les possibilités débloquées par la présence d’un Servant aux côtés de l’épéiste.
Une chose est sûre, l’introduction du jeu fait tout pour attiser la curiosité et donner envie d’en voir plus. Il ne lui faut pas plus de quelques minutes pour faire le tour des différents éléments qui vont composer sa narration. Visual novel, dialogues en combat, journal d’informations et cinématiques animées. Il n’est pas nécessaire de suivre avec attention chacun de ces détails pour tout comprendre, le côté visual novel et les cinématiques se chargeant de l’essentiel. Le reste n’est qu’un plus qui permet d’étoffer ses connaissances.
Riche, mais peu communicatif
Seulement, si tout ce qui touche à l’histoire de Fate/Samurai Remnant est intéressant, on ne peut pas dire qu’il soit facile de s’y plonger. Le jeu nous abreuve d’informations cruciales dès les premières minutes et ne s’arrête pas avant un long moment. Certes, cela permet d’avoir un gameplay riche qui intègre énormément de possibilités. Mais cela s’enchaîne trop vite pour que l’on ait le temps de mettre en pratique et comprendre vraiment chaque mécanique. Les combats font appel à pas moins d’une vingtaine de touches, et il faudrait les assimiler en un seul combat alors que l’on ne parcours Edo que depuis une heure.
En plus des compétences de Iori, il faut également gérer celles de Saber, le Servant invoqué par le rônin. Garder un œil sur elle est nécessaire pour détecter d’éventuelles attaques combinées. Il n’est pas vraiment possible de les ignorer, puisqu’elles sont surpuissantes et permettent de détruire plus facilement le bouclier des ennemis d’élite. De plus, lorsque la jauge de substitution est pleine, il est possible d’incarner soi-même le Servant pour accélérer le combat, débloquant par la même occasion des combos qui lui sont propres.
Et ce ne sont pas les arbres de talents aux multiples embranchements, déverrouillant de nouvelles capacités, qui viendront rendre le tout plus simple. On ne peut pas nier la richesse du jeu dans ses mécaniques. Surtout qu’il en ajoute souvent de nouvelles qui permettent de rendre son approche des combats encore plus uniques. Mais tout est installé beaucoup trop rapidement, et souvent avec des explications très minces. Au final, c’est en jouant que l’on finit par comprendre le fonctionnement de tout cela, et comment tirer profit de chaque aspect du jeu pour s’en sortir.
Tout un univers à visiter
Pourtant, malgré ce trop plein de mécaniques à apprendre pour les combats, le reste du jeu profite grandement d’être aussi fourni en contenu. En plus de l’histoire principale, il sera possible de parcourir chaque ville à la recherche d’objets, d’animaux à caresser ou d’ennemi à défaire. Cela permet à Iori et Saber de se renforcer en gagnant des points de compétence. Mais Fate/Samurai Remnant apporte surtout une nouvelle catégorie de Servants à découvrir au fil de l’aventure, avec lesquels il sera possible de se lier d’amitié.
Les Rogue Servants sont, comme les Servants classiques, des Esprits Héroïques appelés par le Saint Graal. Toutefois, ceux-ci sont dénués de Master et agissent donc à leur guise dans cette guerre sanglante. Ils peuvent ainsi se joindre au combat de Iori pour renforcer sa puissance en vue du Rituel de la Lune Naissante. Ils permettent également de découvrir les digressions, des quêtes secondaires, qui viendront renforcer leurs liens et leur puissance. Certaines concerneront directement Saber, et auront donc bien plus d’importance pour rendre les combats plus simples. Mais il ne faut pas trop hésiter avant de s’y lancer, puisqu’en avançant dans l’histoire, certaines opportunités disparaîtront.
En temps que mage, Miyamoto Iori possède son propre atelier chez lui. Il peut recycler les différentes décorations de ses sabres qui renforcent sa puissance, faire la maintenance de ses armes pour gagner un bonus d’expérience, ou encore améliorer son atelier pour accéder à divers bonus. Il peut s’agir d’éléments liés à ses effets en combat, ou bien des réductions auprès de marchands. Cependant, c’est pour les Spirit Font Conflict que les améliorations sont le plus importantes. Elles permettent de rendre ce mode de jeu bien plus stratégique, tout en offrant de nouvelles possibilités à Iori.
Des batailles de territoire stratégiques
Avec ce jeu, les Spirit Font Conflict prennent de l’importance. Il n’est plus seulement question de se battre pour détruire la base adverse, mais conquérir le territoire pour renforcer sa puissance. Iori et ses Servants se retrouvent face à un ou plusieurs ennemis, dans une tentative de conquête au tour par tour. L’objectif est de capturer le Spirit Font adverse afin de couper les lignes telluriques et les faire disparaître. Il faudra cependant les garder à l’œil pour ne pas perdre sa propre base.
Chaque case du plateau est un Spirit Font, les majeurs représentés par les villes servent de bases et rallongent le nombre de tours maximum une fois capturés. Les mineurs, quant à eux, peuvent renfermer des améliorations. Avant de s’attaquer à ses adversaires, amasser puissance d’attaque, vie ou amélioration de la régénération de la jauge d’affinité est important. Les déplacements adverses sont visibles en avance. On peut ainsi choisir de leur couper la route pour les combattre, et ainsi récupérer des matériaux, ou bien décider de passer derrière pour entraver la connexion magique et ne pas avoir à les affronter.
C’est dans ce mode stratégique que les Rogue Servant vont trouver leur plus grande utilité au début du jeu. En approchant de leur zone, ils viendront prêter main forte à Iori en lui offrant de nouvelles capacités. Il peut s’agir d’effet agissant directement sur les cases, ou, dans le cas de Rogue Rider, offrir une deuxième action par tour. Autant dire que c’est un plus à ne pas négliger pour prendre l’avantage lors de ces batailles.
L’avenir à encore bien des choses à offrir
On ne peut pas dire que l’on soit inquiets pour l’avenir de Fate. Il s’agit de l’une des licences les plus rentables du monde grâce à Grand Order, son gacha, et Type-Moon semble vouloir en profiter pour ce Samurai Remnant. Trois DLC d’histoire sont d’ores et déjà prévu, offrant de nouveaux scénarios, Servants, ennemis ou encore compétences. Mais la société japonaise ne va pas se contenter de cela. Son jeu mobile est une vitrine publicitaire parfaite pour mettre en avant ses nouveaux projets. Des bannières reprenant les nouveaux Servants y seront présentes, et ce dès le 29 septembre.
Pour une fois, les serveurs asiatiques n’auront pas 2 ans d’avance sur le reste du monde. Cet événement sera disponible sur tous les serveurs de jeu en même temps, marquant une certaine envie de sortir la licence de sa niche. Le Japon n’est plus seul, le reste du monde existe et s’intéresse à Fate, autant en profiter et en faire profiter les adeptes. Et puis, peut-être que cela marquera le début d’une égalité entre les fans à travers le monde.
Malheureusement, ces bonnes intentions ne vont pas toujours au bout des choses. S’il est appréciable d’enfin pouvoir profiter de tout cela en même temps que le Japon, voir que la localisation du titre est très limitée reste dommage. Il faut se contenter d’une version anglaise, japonaise ou chinoise pour le sous-titrage. Un frein qui va forcément en détourner plus d’un avant même de donner sa chance au jeu. Avec tous les efforts faits pour que l’univers s’ouvre au grand public, on ne peut qu’être triste qu’une partie des joueurs passent à côté.
Le bilan du test de Fate/Samurai Remnant
Une nouvelle guerre du Graal qui vaut la peine d’être vécue
On ne peut pas dire que Type-Moon a la volonté d’innover avec ce titre. Fate/Samurai Remnant est le produit de divers jeux et modes développés par le passé, mais cette fois-ci assemblés différemment. En résulte une expérience pas si neuve mais qui a su parfaire ses défauts pour les rendre moins évident à repérer. C’est un très bon action-RPG, qui a tout de même tendance à introduire trop de mécaniques à la fois. Seul véritable point noir, seuls le japonnais, le chinois et l’anglais sont disponibles. Pour un jeu qui semble vouloir marquer l’envie de Type-Moon de s’adresser à toute une audience à travers le monde, c’est plutôt dommage.
Les points forts
- Un gameplay simple…
- L’histoire est aussi prenante qu’émouvante
- La DA inspirée des mangas
- Une myriade de Servants à découvrir
- De nombreuses options stratégiques pour étoffer ses possibilités
Les points faibles
- … Mais trop vite chargé en informations
- Une absence de localisation française
