Test de Call of Duty Black Ops 6, Activision retrouve des couleurs
Notre avis sur Call of Duty Black Ops 6.
Comme chaque année à la même période, le phénomène Call of Duty s’accapare les espaces publicitaires à l’image d’un blockbuster américain. Trailer au cinéma, affiches sur les arrêts de bus et évènements en ligne pour la sortie, sont désormais une habitude pour la poule aux œufs d’or d’Activision. Toutefois, la machine s’était grippée depuis quelques années avec des ventes pas toujours au rendez-vous et une communauté de plus en plus difficile à séduire. Dans un contexte particulier pour le groupe, avec le passage officiel sous le pavillon Microsoft, Call of Duty Black Ops 6 a-t-il réussi son passage en salle ?
Ce test de Call of Duty Black Ops 6 a été réalisé sur PC avec une version commerciale du jeu.
Le meilleur opus depuis au moins 5 ans ?
Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour avoir notre réponse. Dès les premiers jours suivant son lancement, le phénomène Call of Duty semblait de retour parmi la communauté. Et pour cause, le FPS d’Activision est une réussite. Si tout n’est pas idéal sur le plan technique, Black Ops 6 s’impose sans hésitation comme le meilleur opus de la franchise depuis au moins Modern Warfare 2019. Pour certains, il faut remonter encore plus loin pour trouver un jeu aussi réussi, à l’époque où la franchise tournait sur PS3.
La principale raison de ce succès réside dans l’efficacité du gameplay de Bo6 : le titre arrive à proposer à un public extrêmement large, une expérience très nerveuse et réactive. Ainsi, les joueurs les plus expérimentés pourront tirer pleinement profit de qu’Activision appelle l’omnimovement. La capacité d’enchainer librement des déplacements et des mouvements (glissades, sauts) tout en maitrisant également vos armes. Cette nouveauté fonctionne car la fluidité et la réactivité sont au rendez-vous, donnant un gameplay très mobile et agressif, tant sur PC que sur console pour ceux prenant le temps de le maîtriser. Néanmoins, les joueurs moins virulents pourront malgré tout profiter d’une grande fluidité de mouvements sur leurs déplacements, rendant le jeu agréable pour tous.
Mieux, le système de tir continue d’être extrêmement efficace, avec un feeling très propre à la franchise. Combiné à des armes qui ont un profil propre et un vrai sentiment de puissance, le tir sur Black Ops 6 est très satisfaisant quel que soit votre niveau de jeu.
Bien évidemment, Call of Duty Black Ops 6 demeure un FPS relativement rapide avec un temps pour tuer (TTK) faible. Si on y ajoute la capacité d’ajouter beaucoup de mouvements de glissades et des mouvements très fluides, l’écart entre les meilleurs joueurs et les autres demeure forcément assez important.
Mais la force de Black Ops 6 dans ses modes multijoueurs, est de justement permettre à des joueurs de différents niveaux, de profiter du jeu. Bien que le SBMM (Skill Based Match Making, l’algorithme plaçant les joueurs dans des parties selon leur niveau de jeu) soit toujours décrié par une partie de la communauté, il demeure un élément nécessaire au vu justement de l’écart de niveaux possibles tant sur l’aspect AIM, que sur les mouvements. Ce système permettra donc à tous les types de joueurs de s’amuser sur Black Op 6, ce qui explique également le grand nombre de vétérans de la franchise ayant fait leur retour sur CoD cette année.
Un autre point fort habituel de la franchise concerne les cartes en mode multi. Ici Treyarch n’a pas fait dans la dentelle avec un large choix de maps proposant différents modes de jeu. Si ces dernières ne révolutionnent pas leur genre, elles sont réussies et apportent une certaine fraicheur tant elles sont différentes dans leur design. D’autant plus que la Saison 1 est venue rajouter de nouvelles zones de combat, offrant encore un peu plus d’options pour les joueurs.
On se retrouve donc à enchainer les parties dans l’optique de débloquer de nouvelles armes, de nouveaux équipements, mais également les fameux camouflages qui ont fait le succès de la franchise Call of Duty. En outre, puisque chaque arme est relativement unique et dispose de près d’une centaine d’équipements différents, ce qui permet de modifier son comportement et son efficacité en fonction de son style de jeu. Ainsi, le farm a un vrai sens sur Bo6, puisque vous serez régulièrement tenté d’essayer une nouvelle arme, puis de l’améliorer, avant de vous dire que le camo diamant n’est pas si moche dessus.
Alors que les précédents opus avaient tendance à vite lasser les joueurs en raison d’un gameplay un peu trop spécifique et rigide, Bo 6 a clairement réussi son pari avec ce concept d’omnimovement.
Reste quelques petites zones d’ombre au tableau, avec notamment sur le plan technique des serveurs qui pourraient être meilleurs. Si c’est hélas devenu une habitude pour de nombreux jeux multi ces dernières années (principalement des mastodontes tels qu’EA Sports FC 25 et NBA 2K25 par exemple), on regrette que l’expérience de jeu soit parfois dégradée en raison de conditions de jeu limitées par les serveurs de jeu. En outre, quelques bugs déjà présents depuis quelques opus persistent, tant sur la version PC que console. Les menus sont également peu ergonomiques et connaissent eux aussi quelques bugs réguliers, notamment au niveau des groupes.
Mais une intégration Warzone ratée
La copie serait donc excellente si ce n’est que le jeudi 14 novembre, l’intégration Warzone a changé l’atmosphère au sein de la communauté. Il faut dire qu’après un lancement réussi pour Black Ops 6, les joueurs attendaient avec impatience l’arrivée des modes de jeu Battle Royale de l’univers Call of Duty.
Pour rappel, Warzone est considéré comme un jeu à part entière, disponible gratuitement pour les utilisateurs de PC et de consoles. Toutefois, le contenu de ce mode de jeu est lié aux différents titres de la franchise Call of Duty. Cela permet à ceux disposant des différents opus, à directement utiliser leurs armes et équipements sur le BR. Or ce n’est pas l’arrivée de nouvelles armes et camos qui devaient changer la donne sur Warzone, mais bien la mise en place du gameplay de Black Ops 6 et principalement l’omnimovement.
Le déploiement de l’intégration Warzone n’a hélas pas eu le même effet que l’arrivée du nouveau CoD. Immédiatement, les joueurs ont subi de très nombreux bugs, tant sur les menus qu’en jeu. Globalement, le sentiment de vitesse et de fluidité du gameplay de Black Ops 6 ne se retrouve clairement pas sur le Battle Royale. La faute à une optimisation pas très efficace, à des problèmes de serveurs mais surtout, à de nombreux bugs affectant l’expérience globale des joueurs. En outre, si l’UI en jeu est plus claire, les menus et les loadouts sont quant à eux plus frustrants à utiliser, d’autant qu’on a tendance à se mélanger les pinceaux entre les différents modes de jeu. On se retrouve vite avec une version de chaque arme pour chaque type de partie, ce qui aura tendance à perdre les joueurs les moins expérimentés.
Bien que les développeurs aient déjà listé de nombreux bugs et appliqué quelques correctifs, le travail de correction est encore très long. S’il est vrai que chaque intégration d’un nouveau jeu sur Warzone s’est avérée compliquée d’années en années, la situation actuelle est particulièrement dommageable, tant l’image de Call of Duty semblait se redresser suite à la sortie de Black Ops 6. Cette situation nous laisse à penser qu’il serait plus judicieux de faire vivre Warzone de façon totalement autonome, plutôt que d’essayer de transformer l’expérience de jeu chaque année, en se basant sur le multijoueurs du nouveau opus.
Warzone devait être l’étage supplémentaire de la fusée Call of Duty, mais très nombreux joueurs ont déjà fait machine arrière en retournant sur Black Ops 6. Si le contenu actuel a réussi à divertir pendant près d’un mois les joueurs de tout horizon, celui-ci ne devrait pas suffire à maintenir une large communauté pendant une longue période, brisant la dynamique retrouvée de la franchise.
Call of Duty Black Ops 6 a clairement réussi son entrée en matière, en devenant l’un des meilleurs opus de la franchise de cette décennie et sûrement le meilleur depuis Modern Warfare 2019. Bien que le jeu soit loin d’être parfait, le gameplay fluide et réactif est venu se greffer aux forces habituelles de la série (le feeling des armes et la variété des cartes) pour donner une très bonne expérience de jeu à un public très large. Néanmoins, l’échec de l’intégration Warzone doit servir de leçon à Activision qui devrait repenser son modèle et ainsi, refaire de son BR une référence du genre.
Le bilan du test de Call of Duty Black Ops 6
Un opus bien supérieur aux précédents jeux.
Un excellent opus de la franchise Call of Duty, qui s’illustre par un gameplay particulièrement réussi et du contenu relativement varié. Néanmoins, l’intégration ratée sur le contenu Warzone vient un peu ternir l’image de Black Ops 6.
Les points forts
- Un gameplay très nerveux et fluide
- Une grande variété de cartes et de modes de jeu
- Une prise en main facile mais de nombreuses subtilités pour vraiment maîtriser le jeu
- Beaucoup de contenu à débloquer et à grind
Les points faibles
- Des bugs présents parfois depuis plusieurs opus
- Un menu peu intuitif et relativement frustrant
- Une qualité des serveurs plutôt irrégulière
- L’intégration Warzone relativement ratée à son lancement