Preview Endless Legend 2 : premiers pas contre la marée
Du 4X, de la narration, un peu de RPG, et la marée qui s'en mêle

Amplitude Studios s’est peu à peu imposé comme un acteur majeur de la scène des 4X. Que ce soit avec ses univers uniques, via Endless Space puis Endless Legend. Mais aussi par sa vision globale du genre avec Humankind, dont certains concepts ont été repris jusque dans le dernier Civilization. Alors, quand le studio annonce Endless Legend 2, avec de nouvelles ambitions pour aménager la formule, on saute sur l’occasion pour y jouer.
Nous avons pu essayer Endless Legend 2 pendant près de 3 heures aux locaux d’Amplitude. Puis, via une clé fournie, tester un peu plus en profondeur les détails du titre encore en développement.
La narration dans le sang
Avec déjà 4 jeux sortis de ce genre, on a de l’expérience dans le 4X chez Amplitude. Il n’est donc pas étonnant de voir que la base d’Endless Legend 2 maîtrise tous les codes, pour déjà proposer une expérience de jeu solide. On sent bien que l’ensemble auquel on a pu jouer est encore en construction, et pourtant le plaisir est là. Les quatre aspects – exploration, expansion, exploitation et extermination – sont au rendez-vous, reprenant des mécaniques que l’on peut retrouver dans les autres titres du studio.
Il n’est pas question de réinventer la roue. On retrouve ainsi les classiques villes qui annexent un territoire, technologies à rechercher, diplomatie avec les autres empires, systèmes de construction pour en exploiter les ressources… Mais avec un twist, puisqu’il faut désormais étendre les fondations d’une ville pour pouvoir construire dessus, ce qui requiert de l’influence.

Il manquait néanmoins quelques features au build de preview, comme la victoire narrative, pourtant un gros axe pour le titre. Puisqu’il est ici question de retracer l’histoire du monde de Saiadha à travers différentes quêtes débloquées en explorant la carte, et qui font progresser la légende des factions. Les quêtes étaient bien là, et apportent un peu de dynamisme à la partie. Elles demandent généralement de se rendre à un nouveau point, ou de se débarrasser d’un camp de barbares. Une manière simple mais efficace d’encourager l’exploration et d’accompagner le néophyte dans ses premiers pas.
Deux factions
Mais l’aspect par lequel Endless Legend 2 entend se démarquer, c’est son gameplay asymétrique. Puisque le jeu embarque un système de factions, ayant toutes des identités, styles de jeu, unités et histoires qui leur sont propres. Six sont prévues au total, quatre au lancement de l’accès anticipé plus tard dans l’année et deux autres lors de la sortie officielle. Cela peut sembler limité, mais on préfèrera toujours un casting resserré mais travaillé qu’une avalanche d’options pas très emballantes.

Et la preview laissait le choix entre les Kin of Sheredyn et les Aspects. Les premiers sont basés sur les structures défensives et des doctrines à appliquer, ce qui va de pair avec leur style gréco-romain futuriste. Ils sont faciles à prendre en main, et leur côté unidimensionnel est parfait pour débuter. Tandis que les seconds sont plus inspirés des cultures asiatiques et tournent autour du corail, sorte de creep des Zergs qui leur permet d’étendre leur vision et de se déplacer plus rapidement. Avec un accent particulier sur la diplomatie, d’autant que le corail est partagé entre tous les Aspects, ce qui forcément influe sur le style de jeu.
Chaque faction a également droit à ses héros, qui ont leur propre arbre de compétences. Ils gagnent en expérience au fil de leurs exploits, et peuvent accorder des bonus aux unités qui les accompagnent ou simplement se renforcer. Mais ont également des sorts à utiliser en combat, et leur propre équipement – à récupérer via des quêtes ou sur les points d’intérêt de la carte. Et s’ils tombent au front, ils reviennent à la vie au bout de quelques tours. A moins de payer de l’or pour les faire réapparaître au bout d’un tour.
Du RPG dans mon 4X
Tout l’emballage autour des héros crée un mini système de RPG, qui se glisse finalement très bien dans les mécaniques du 4X. Chaque héros peut ainsi s’entourer d’un compagnon, une autre entité qui va lui apporter des bonus tactiques ou influencer les combats. Mais il peut également avoir un ami, pour former un meilleur groupe, et une némésis, qui servira de rival. La vaincre apportera des bonus divers et sert surtout à renforcer le lien entre narration et gameplay.
On retrouve également tout un pan de combat assez développé. Les affrontements peuvent certes être gérés automatiquement si leur résolution est évidente, mais le système prend tout son sens quand on passe au format manuel. Les combats sont tactiques et détaillés. Chaque unité a sa capacité de mouvement, ses forces et faiblesses face aux différents types de combattants. Et il faut également gérer les bonus du terrain, la pression des tours qui passent, ou encore les bonus qui s’activent quand deux types d’unités se retrouvent côte à côte. Bref, les combats sont une part importante du gameplay, et Amplitude fait tout pour les rendre intéressants.
La suite, vite (mais prenez votre temps)
L’autre grosse mécanique du titre repose dans les marées et ses conséquences sur la carte. De temps à autre, une énorme tempête vient s’abattre sur le monde, faisant bouger les océans. Le comportement de la population change, mais surtout les terres évoluent. On voit ainsi certaines routes être inondées, tandis que de nouveaux territoires peuvent émerger. Et il y en a même certains avec des récompenses à récupérer. Un cycle qui dynamise un peu le gameplay et évite de tomber dans la routine du fin de tour en attendant sa prochaine grande avancée.

Au final, les quelques heures passées sur Endless Legend 2 ont été plus qu’agréables. Et ce n’est pas seulement dû à la direction artistique, toujours un point fort du studio. Malgré l’état encore très précoce du développement, où certains aspects ont clairement besoin d’ajustement, le plaisir est là. Comme cette IA qui nous a pourchassé pendant plus de 80 tours dans notre première partie, produisant en boucle de l’armée pour décimer nos quelques unités, sans pour autant avoir une quelconque velléité diplomatique. Ou ce système de combat qui a trop facilement tendance à cacher des informations derrière des menus un peu obscurs. Mais on a hâte de voir l’avancement du projet, et où ces histoires pourront nous mener.
Les premières impressions sur Endless Legend 2

Si le cœur de l’expérience 4X reste bien présent, Endless Legend 2 a de bonnes idées pour se démarquer. Mélange entre Endless Legend premier du nom et Humankind, il propose une expérience dynamique, et qui sait globalement rester claire. Son système de faction semble assez poussé pour justifier la taille du roster, et il y a largement assez de sous-systèmes pour proposer un titre extrêmement riche. Il faudra évidemment attendre l’évolution du projet, mais pour l’instant c’est très prometteur.