Nouvel appel à la grève chez Ubisoft du 15 au 17 octobre

Alors qu’Ubisoft vient tout juste d’annoncer le report de son prochain titre Assassin’s Creed Shadows à janvier prochain, l’entreprise semble au cœur d’une nouvelle polémique de management. Une énième décision jugée inacceptable par le STJV qui invite les salariés de l’éditeur français à faire grève pendant trois jours, du 15 au 17 octobre 2024.

L’appel à la grève intervient suite à la décision d’Ubisoft d’imposer un retour partiel au présentiel pour l’ensemble de ses 19 000 employés dans le monde. Un retour au bureau obligatoire, trois jours sur cinq, qui n’est pas au goût de tout le monde.

Comme le signale le Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo, cette nouvelle mesure se trouve mise en place par l’entreprise sans justification tangible et surtout, sans aucune consultation des représentants des travailleurs. Or, depuis plus de cinq ans en télétravail, bon nombre de salariés ont construit leur vie parfois loin des locaux. Dans ces conditions, beaucoup ne peuvent tout simplement pas revenir à des conditions de travail exigeant du présentiel.

« Notre employeur le sait parfaitement. La conséquence de sa décision sera la perte d’emploi de nos collègues, la désorganisation des productions, et l’augmentation drastique des risques psychosociaux pour ceux qui restent.« 

Communiqué du STJV

Ainsi, le STJV accuse Ubisoft de prendre cette mesure en toute connaissance de cause. Et ainsi, pousser vers le sortie une partie de ses salariés sans s’encombrer des possibles problèmes liés à un véritable licenciement.

Des revendications qui invitent au dialogue social

Avec presque trois semaines de préavis, le STJV espère pouvoir rallier de nombreux salariés à sa cause. Le syndicat invite d’ailleurs les employés des branches internationales à rejoindre le mouvement de grève.

À ce jour, le STJV présente trois revendications en rapport à cette mobilisation.

• Un accord formel sur le télétravail issu d’une véritable négociation entre direction et syndicats, et non d’une décision arbitraire prise en amont plusieurs mois à l’avance. Qui garantisse à chaque personne de pouvoir choisir librement le nombre de jours à distance et leurs dates, décomptés au mois et non à la semaine.
• Une augmentation immédiate de tous les salaires, en compensation de la baisse de notre niveau de vie de ces dernières années. Le rétablissement de l’intéressement à 60% des objectifs. La fin de l’inégalité salariale de genre et l’augmentation plus accrue des bas salaires.
• La prise en compte réelle des avis des employé·es par la mise en place d’un dialogue social digne de ce nom par la direction d’Ubisoft, qui semble confondre dialogue et monologue.

Reste à voir maintenant combien de salariés d’Ubisoft feront grève le mois prochain alors que la situation de l’entreprise semble plus complexe que jamais. Entre la valeur boursière d’Ubisoft qui ne cesse de chuter et l’échec commercial de Star Wars Outlaws, l’entreprise a tout intérêt à tendre vers un dialogue apaisé. Sous peine, sans aucun doute, de devoir affronter d’autres vagues de grèves dans les mois à venir.