Preview : On a essayé Darkest Dungeon II, un jeu aux influences marquées
Une terrible menace continue de peser sur le monde, et il ne tient qu’à une poignée de héros de répandre la flamme de l’espoir pour lutter contre la folie environnante.
En 2015 sortait l’Early Access d’un jeu dont la simplicité cachait une complexité surprenante. Carton critique et commercial, Darkest Dungeon s’est vite imposé comme un incontournable dans le genre des roguelites. Et seulement 6 ans plus tard, Red Hook Studios remet ça en proposant une suite au gameplay renouvelé. Darkest Dungeon II est un jeu aux influences marquées, mais qui n’a pas su nous convaincre pour cette preview.
Cette preview de Darkest Dungeon II a été réalisée sur PC avec une version commerciale. Il s’agit cependant d’un Early Access, et de nombreux éléments sont susceptibles d’évoluer avant la sortie officielle.
Avec un concept de base similaire au titre précédent, Darkest Dungeon II est un titre qui cherche à offrir une nouvelle façon de jouer. On y retrouve de nouvelles influences, telle qu’une progression directement tirée de Slay the Spire ou Hades par exemple. Mais il ne s’est pas contenté d’imiter ce qui existe pour enrichir son gameplay. En ajoutant sa patte et en revisitant les particularités du premier opus, ce nouveau titre est un jeu stratégique et difficile dans lequel l’échec est nécessaire.
Une formule connue mais qui marche
En apprenant que la source du mal se terrait bien loin des terres du hameau, les mercenaires ont embarqué pour une nouvelle aventure. Portant la flamme de l’espoir sur leur carriole, il va leur falloir traverser diverses contrées pour pénétrer dans le donjon le plus sombre. Un voyage où se mêlent combats, rencontres et trésors abandonnés qui vont aider les aventuriers à progresser. Mais avant de pouvoir espérer participer à cette aventure, il y aura de nombreux choix à faire.
Si lors des premières parties seuls 4 mercenaires sont disponibles, la collection s’étoffe assez rapidement au fil de la progression. On se retrouve ainsi avec 9 personnages différents parmi lesquels il va falloir désigner les 4 qui composeront votre équipe. Dans le lot se trouvent le Bandit, le Bouffon, la Furie, l’Homme d’armes, le Lépreux, le Médecin de peste, l’Occultiste et la Pilleuse de tombes. Mais un petit nouveau fait son entrée, avec l’Évadée, un personnage spécialisé dans la pyrotechnie, la maîtrise du feu et la fuite.
Une fois l’équipe composée, direction les routes pour faire face à divers événements. On entre ici dans le cœur du gameplay, basé sur l’exploration et les rencontres, qu’elles soient amicales ou hostiles. Chacune de ces interactions va impacter les mercenaires, faisant évoluer leur jauge de stress, mais également leurs relations. Il faut également veiller à ne pas laisser la torche de l’espoir s’éteindre, sous peine de croiser des horreurs indescriptibles. Et pour cela, il faut se diriger vers les événements adéquats et les chemins pour s’y rendre à bord de la carriole.
Parcourir les routes en carriole
Car s’il y a bien une chose qui a changé et qui dépayse complètement dans Darkest Dungeon II, c’est sa progression intradiégétique. Le but, à chaque nouvelle région, est d’atteindre une auberge dans laquelle les héros peuvent reprendre des forces. Pour cela, il va falloir traverser la zone et choisir quels chemins emprunter. Certains regorgent de trésors, d’autres de bâtiments abandonnés, de monstres à combattre ou encore d’âmes à sauver. Il est ainsi possible de prévoir en avance ce que l’on va trouver sur sa route et s’ajuster en conséquence pour éviter tout danger trop mortel.
Les rencontres avec des ennemis se font donc moins présentes, mais en contrepartie les jauges de stress et de relation fluctuent régulièrement. C’est également sur les routes que se trouvent les éléments les plus importants du jeu, dont les autels héroïques. Ces derniers permettent de développer l’histoire d’un mercenaire et débloquer de nouvelles compétences. Ce sont des points d’intérêts cruciaux à visiter afin d’améliorer l’efficacité des personnages. Les autres lieux notables n’ont que peu d’intérêt en soit, et servent avant tout à répondre à un besoin spécifique.
Les antres font également leur apparition, des lieux cachant de nombreuses créatures mais regorgeant de trésors. La tour de guet permet de découvrir des points d’intérêts masqués, tandis que le collectionneur vend divers objets utiles. Les seuls lieux à ne jamais changer entre deux traversées sont les gardes et l’auberge. Cette dernière met fin à la traversée d’une région, tandis que les gardes sont le dernier obstacle pour s’y rendre. Mais à part cette nouvelle approche, à l’heure de cette preview, Darkest Dungeon II reste très similaire à son prédécesseur.
Concrètement, qu’est-ce qui change ?
Concrètement, ce nouveau titre ne cherche pas à réinventer la formule, mais offre une expérience différente. Dans le premier jeu, une grande partie de la stratégie se joue au Hameau. On construit et améliore des bâtiments qui permettent de gérer les personnages, leur caractère, leur stress ou encore leur équipement. On y recrute souvent de nouveaux mercenaires afin de créer de nouvelles équipes pendant que les précédentes se reposent. Tous les trésors trouvés sont stockés et peuvent être réutilisés avec de nouveaux héros.
Dans Darkest Dungeon II, on est directement plongé au cœur de l’action. On recrute nos 4 mercenaires, sans doublon possible, avant de partir vagabonder sur les routes en direction du donjon le plus sombre. Les auberges sont les seules haltes autorisées, et on peut y améliorer les compétences des personnages, atténuer leur stress ou améliorer leurs relations. Le but est de parcourir le monde, affronter les dangers qui se dressent face à vous et accumuler de l’espoir. Ce dernier fait office de point d’expérience permettant de débloquer de nouveaux mercenaires, traits, breloques et reliques pour les futurs voyages. Il est donc nécessaire de mourir pour pouvoir profiter de certaines classes ou atouts.
Cependant, s’il y a bien une chose que ce titre fait mieux que son prédécesseur, c’est mettre en avant sa narration. Chaque mercenaire possède un passé qu’il est possible de visiter grâce aux autels héroïques, qui sont des passages obligatoires pour progresser. Mais plus globalement, la mise en scène est mieux maîtrisée et permet à l’univers de s’épanouir. En traversant les différentes régions, voir l’impact du mal qui ronge le monde est plus évident, mais également plus engageant. On sait contre quoi on se bat, mais surtout pour quoi.
Darkest Dungeon II, c’est mieux ?
Il ne s’agit pour le moment que d’un Early Access qui fait ses premiers pas. Le contenu y est donc assez léger mais permet de marquer la différence avec le premier jeu. On y retrouve une DA améliorée, profitant d’animations en temps réel et d’un passage à la 3D, mais également le bestiaire lovecraftien. Certains systèmes sont même revus, voire améliorés, notamment au niveau du combat où il n’est plus possible de rater un coup sur un ennemi ne bénéficiant pas d’une esquive. Toutefois, si la progression dans les niveaux est différente sur la forme, dans le fond elle ne fait qu’offrir un semblant de choix.
Et c’est ce qui ressort le plus lors de chaque partie : une illusion du choix qui nous ramène constamment à prendre les mêmes décisions. Le côté Die’n’retry n’aide pas non plus à ce niveau-là, car si son prédécesseur cassait cette sensation par le recrutement constant de nouveaux mercenaires, ici on se contente de recommencer du début, choisir les mêmes 4 personnages et repartir sur les routes.
De bonnes idées, mais un équilibre pas toujours respecté
Il en va de même pour les combats, qui n’ont pas grand chose de neuf hormis la réduction drastique de la RNG. Ils n’en restent cependant pas moins frustrants par l’augmentation du stress et l’évolution des relations entre les personnages.
Car s’il y a bien quelque chose que cet Early Access n’a pas réussi à équilibrer, ce sont bien la fluctuation de ces jauges. S’il est évident que dans un tel monde un dépressif sera plus enclin à être stressé, la moindre collision en carriole peut suffire à lui faire perdre la raison. Et si gérer la cohésion de son équipe est assez intéressant, voir leur relation s’effondrer à la moindre décision n’a rien d’amusant. Alors tout comme les personnages, on finit nous aussi très vite par haïr cette mécanique.
Nos premières impressions
Un résultat en demi-teinte pour l’Early Access
A l’heure actuelle, Darkest Dungeon II est une suite assez convaincante pour ce qu’elle apporte à son prédécesseur. Cependant, si quelques aspects ont été améliorés, l’Early Access montre vite que certaines mécaniques sont trop déséquilibrées. La gestion des relations de l’équipe est notamment un bel ajout qui nécessite d’être revue pour être moins frustrante. Que le jeu soit difficile est un bon point, mais pas au point d’en faire un Die’n’retry sans profondeur.