Test : F1 24 dans le petit train du DRS

Le top départ a été lancé un peu plus tôt que d’habitude pour ce nouvel opus de la franchise F1 d’EA Sports et de Codemasters. F1 24 déboule fin mai sur vos écrans avec comme d’habitude, la licence officielle du championnat du monde de Formule 1. Découvrez notre test affûté tel un morceau de carbone laissé par Logan Sargeant en plein virage.

Ce test de F1 24 a été réalisé sur PC avec une version commerciale du jeu via l’EA PlayPro.

Le problème d’un jeu comme F1 24 se résume à une chose : le coût de la licence officielle de la Formule 1, qui oblige le studio à produire un jeu chaque année, accessible au plus grand nombre. Ainsi, les développeurs n’ont pas le temps de révolutionner leur copie d’une année sur l’autre et comme on peut s’y attendre avec les franchises sportives, les nouveautés se résument globalement à une mise à jour du contenu et l’apparition de quelques éléments ça et là. Toutefois, la série des jeux F1 réalisée par Codemasters et EA ayant globalement été un succès ces dernières années, tant au niveau des ventes que parmi les critiques, est-ce nécessaire de changer un pneu qui roule encore ?

Une version F1 23b passée en soufflerie

C’est certainement le point de départ des développeurs chaque année, qui ont une nouvelle fois opté pour une amélioration en douceur de leur jeu plutôt que de totalement repenser leur copie. On se retrouve donc avec un titre qui propose sensiblement le même contenu (et les mêmes bugs) au niveau de ses modes de jeu, tant en ligne qu’en solo.

On note une nouvelle fois l’efficacité du mode carrière, qui propose comme l’an dernier, l’option de développer sa propre écurie, de jouer à travers la carrière d’un pilote débutant en F2 ou de jouer avec son meilleur ami dans une carrière à deux. Tout ceci est toujours bougrement efficace bien que l’on aimerait un tout petit plus de vie entre les courses, d’animations spécifiques, de cinématiques ou même de contenu un peu exotique comme les essais sur des F1 de légende comme c’était le cas il y a quelques années sur F1 2020.

Seule vraie nouveauté ici, l’arrivée d’un mode de jeu en carrière en ligne, où vous pourrez affronter des joueurs du monde entier à travers des épreuves sur le mode carrière. Rien de vraiment bouleversant mais au moins, l’option est présente.

De la même façon, F1 World continue de regrouper les différents modes de jeu en ligne et offline, avec notamment des épreuves hebdomadaires (permettant de débloquer de l’expérience pour le Passe de saison) et les parties classées. Là encore, rien de bien nouveau si ce n’est l’apparition de la Fan Zone. Cette dernière est une sorte de lobby, vous permettant de soutenir une écurie de F1 et un pilote durant la saison en cours. Vous pourrez ainsi réaliser des épreuves qui donneront lieu à des récompenses cosmétiques pour les lobbys les plus motivés.

Il est toutefois important de noter que niveau personnalisation et objets cosmétiques, EA semble devenir assez radin. Si votre avatar ne dispose toujours pas d’une véritable option de personnalisation sur son visage, les modèles de casques et de livrées de voiture gratuits sont devenus extrêmement réduits. On passe donc d’environ 5-6 options l’an dernier à une seule au lancement. Une volonté de booster les ventes de la boutique peut-être ?

Au final, le contenu du jeu ne change pas vraiment depuis quelques années mais est-ce là le plus important ? Ce qui est présent fonctionne très bien et les tentatives d’ajouter des Supercars ou un mode histoire sur les précédents opus furent des échecs. On comprend donc le côté très prudent du studio quant à l’ajout de nouveaux contenus, quitte à passer pour des personnes sans trop d’imagination.

Un bon arrêt au stand et ça repart

Si le dessin réalisé dans la première partie de ce test semble plutôt négatif, il y a quelques éléments qui ont progressé cette année. A commencer par les performances du jeu sur PC, qui semblent bien mieux optimisées que sur les précédents opus. F1 24 est beau mais surtout, il tourne très bien sur une machine un peu en retrait sur le plan de la performance (jeu en ultra sur une RTX 2080 dans le plus grand des silences), ce qui n’est pas le cas d’une bonne partie des titres du catalogue EA.

Mieux, la licence F1 est parfaitement mise en valeur par des voitures toujours parfaitement reproduites. Les pilotes de F1 et de F2 sont également à l’honneur avec des modèles revus à la hausse, ce qui tranche un peu avec le manque d’évolution proposée sur les personnages créés par les joueurs. Les circuits sont toujours fidèlement modélisés et tenus à jour des dernières modifications de l’année 2024. Sur ce plan, rien à redire, si ce n’est que l’on aimerait obtenir la saison 2024 de la Formule 2 avant la fin de l’année, comme c’est hélas devenu l’habitude pour la franchise.

Un autre très bon point pour F1 24 concerne la gestion de l’IA. Si cette dernière a déjà beaucoup évolué depuis quelques années, on remarque un nouveau pas en avant sur ce nouvel opus. L’IA est en effet plus naturelle dans son comportement, en étant relativement agressive mais moins brutale que par le passé. En outre, la progression de la difficulté est encore plus linéaire, ce qui permet à des débutants de trouver leur marque plus facilement, mais également de rendre l’expérience plus agréable pour les habitués.

C’est d’ailleurs l’une des grandes forces de F1 24 (et de la franchise en général), puisque la difficulté est très progressive. Il existe de très nombreuses options à modifier afin de rendre la conduite plus réaliste et difficile, ce qui permet à un public extrêmement large de s’amuser sur un jeu qui peut proposer un vrai challenge à haut niveau.

Peut-on plaire aux débutants comme aux experts ?

C’est un peu le casse-tête du moment pour l’équipe de développement. Si son jeu dispose d’une très belle courbe de progression et d’une IA bien mieux réglée que dans le passé, l’expérience de jeu au plus haut niveau semble s’être dégradée. En effet, les quelques modifications sur la conduite des voitures, présentées avec « grands bruits » en mettant en avant l’apport de l’expertise de Max Verstappen, semblent ne pas plaire aux joueurs les plus rapides.

Ainsi, avec toutes les aides désactivées et un rythme de course important, la conduite semble extrêmement imprévisible. Alors qu’on pourrait penser que c’est lié à l’expérience de conduite d’une Formule 1, le ressenti est en fait un peu à l’opposé de ce que l’on devrait connaitre au volant de tels engins. Il est donc difficile de perdre la voiture dans des situations où les véritables pilotes ont des problèmes, mais à l’inverse certains scénarios dans le jeu sont presque inconnus dans la vraie vie. Pensez à la sortie de Perez à Monaco en 2022, vous allez perdre la voiture sans raison et sans crash volontaire.

En effet, en désactivant les aides à la conduite afin d’obtenir une conduite la plus réaliste et technique possible, les sensations deviennent assez particulières, surtout avec un volant. On se retrouve donc à pouvoir passer des virages complexes à fond sans que la voiture ne glisse hors de contrôle, tandis que d’autres virages lents pourtant normalement faciles sont presque impossibles à passer correctement. Le sous-virage semble donc constant, quelque soit les réglages apportés, alors que c’est l’inverse qui devrait se faire ressentir ici.

On a donc depuis le lancement de la Beta, pas mal de critiques émanant des joueurs les plus compétitifs, ce qui pourrait pousser les développeurs à revoir leur copie. Néanmoins même si la majorité des utilisateurs ne se rendront pas vraiment compte de ce problème, l’investissement d’EA dans une scène Esport digne de ce nom forcera probablement le studio à modifier quelques éléments peu après la sortie du jeu.

Le bilan du test de F1 24

Peu d’évolutions par rapport aux précédents opus.

F1 24 reste dans la même trajectoire que ces prédécesseurs. Un jeu assez beau, accessible au plus grand nombre, disposant d’une licence parfaitement reproduite. Toutefois, le manque de nouveautés nous pousse à ne recommander ce titre qu’aux fans purs et durs de la Formule 1 souhaitant une expérience semi-compétitive, ou à ceux n’ayant pas fait l’acquisition de F1 22 ou F1 23. Pour les vrais fans de simulation, Assetto Corsa et iRacing demeurent des références intouchables qu’EA et Codemasters ne cherchent pas du tout à concurrencer.

Les points forts

• Une reproduction très fidèle des circuits
• Une progression de la difficulté très linéaire, permettant à tout type de joueurs de profiter du jeu
• Des graphismes globalement très réussis
• Un mode carrière toujours aussi complet en solo comme en co-op

Les points faibles

• Un jeu extrêmement proche de F1 23 au niveau du contenu
• Des options de personnalisation gratuites de plus en plus limitées au profit de la boutique
• Une conduite assez étrange et irrégulière à haut niveau
• Quelques bugs présents depuis F1 21

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