NEOM, le nouveau partenaire embarrassant de la LEC
L'annonce du partenariat entre la LEC et NEOM ne passe pas, particulièrement auprès des commentateurs de la compétition.
Mise à jour : Moins de 24 heures après son annonce, l’association entre NEOM et la LEC est déjà enterré. Face à la vague de critiques venant de la communauté, Riot Games a décidé de faire machine arrière et d’enterrer son partenariat.
Il y a des sponsors qui passent moins bien que d’autres. La LEC continue son expansion commerciale en annonçant un partenariat avec NEOM. Un projet de ville futuriste qui doit sortir de terre d’ici 2025 et qui se veut être une réponse à la Silicon Valley. On y retrouverait des pôles technologiques, une ville alimentée en énergie renouvelable et même un système de gouvernement en ligne qui gérerait la vie sociale et administrative. Seul petit hic, cette ville du futur est en Arabie Saoudite, et ce projet traîne de nombreuses casseroles.
Dire que l’Arabie Saoudite est critiquée pour sa gestion des droits de l’homme serait un euphémisme. Le pays, appliquant la charia, est régulièrement accusé de manquements aux droits de l’homme. Torture, racisme, mépris du droit des femmes ou des minorités, de la liberté d’expression ou de religion. Une collection bien remplie.
NEOM n’est pas en reste. Il y a quelques mois une enquête du Guardian révélait que le projet, initialement présenté comme bâti sur des terres vierges, cachait bien son jeu. Et expulsait de ses terres près de 20 000 membres d’une tribu locale. Le tout sans se soucier de leur proposer une quelconque solution de relocalisation.
Ce n’est pas la première fois que Riot Games s’associe à l’Arabie Saoudite. L’éditeur annonçait en décembre dernier un partenariat avec le pays pour l’organisation de six compétitions. Une collaboration qui était passée relativement inaperçue et n’avait pas choqué la communauté. Mais aujourd’hui la chose est différente.
Le sponsor de trop
La LEC représente le porte-étendard de LoL en Europe, avec une excellente image forgée depuis l’année dernière. Prenant régulièrement position sur des sujets de société, et n’hésitant pas à mettre en avant son soutien aux minorités. Comme récemment lors de la pride week en Allemagne. Les commentateurs officiels de la compétition n’ont d’ailleurs pas manqué de réagir à ce partenariat, signalant leur dégoût face à un tel mépris. Quickshot, Drakos, Medic ou Froskurinn pour ne citer qu’eux se sont exprimés sur Twitter.
Les casters regrettent par ailleurs de ne jamais avoir été écoutés à ce sujet. Ils ont émis toutes leurs réticences hier lorsque ce partenariat leur a été présenté, mais n’ont pas été écouté par les équipes de Riot gérant la LEC. Ils n’ont pour l’instant annoncé aucune action, préférant discuter entre eux au préalable. Pour rappel, lors du scandale entre Blizzard et Blitzchung, de nombreux casters, dont Brian Kibler, avaient décidé de se retirer des diffusions de Hearthstone.
Riot n’a pas le monopole des partenariats discutables, puisque NEOM s’est également associé à BLAST, organisateur de tournois sur CS:GO.