Plongée au cœur d’Arcane, la série dans l’univers de League of Legends
Un reportage au sein du studio parisien Fortiche.
Cette nuit a eu lieu la première d’Arcane, la série animée de Riot Games dans l’univers de League of Legends. Réalisée par les français de Fortiche, elle retrace les origines de Vi et Jinx, entre Piltover et Zaun. Un projet qui veut être plus qu’une simple série d’animation, et ouvrir l’univers de LoL au plus grand monde.
L’histoire entre Fortiche et Riot Games remonte à 2013. Cherchant à réaliser un clip pour la sortie d’un de ses champions, l’éditeur américain choisit le studio, pour ce qui donnera Get Jinxed. Huit ans plus tard, voici les français au commande de la première série dans l’univers de League of Legends. Et si Riot s’est intégralement chargé de toute l’écriture, c’est quasiment une carte blanche qui a été donnée à Fortiche pour le côté artistique.
Il faut dire qu’entre temps, la relation entre les deux parties a bien évolué. Les clips de Warriors, RISE et POP/STARS sont passés par là. Trois vidéos acclamées par les fans, qui sont les trois plus vues sur la chaîne YouTube de League of Legends. Elles représentent parfaitement ce que le studio aime à appeler le style Fortiche. Une animation qui mélange 2D et 3D pour apporter le plus de réalisme possible.
C’est ainsi qu’en 2016, au début de la création de la série, Riot a choisi Fortiche. Avec une énorme ambition cinématographique, et l’envie de faire plus que de simples séquences d’animations. Cela tombe bien, car le studio parisien tombe parfaitement dans cette définition. Eux qui n’hésitent pas à rappeler leur envie de faire de l’animation pour adultes. Comprenez une animation qui s’éloigne des standards lissés que pourrait produire un Pixar. Ce n’est pas qu’ils trouvent que ce travail n’est pas de qualité, au contraire. Mais l’animation grand public s’est aujourd’hui conformée à un style extrêmement propre, cadré, où tout est extrêmement beau mais semble pourtant très éloigné de la réalité. Au contraire, Fortiche veut populariser une animation plus vivante, qui se rapprocherait d’un film de genre. Avec des plans plus naturels, dont la caméra est une partie intégrante.
Une certaine vision de l’animation
Ici, tout est question de mise en scène. Du storyboard à la séquence finale, tout est pensé, dessiné, animé, avec pour but de raconter une histoire. Que chaque moment puisse être pris à part et considéré comme une petite œuvre d’art. Le tout sur 342 minutes, voulues de qualité similaires à celles d’un long métrage.
Il faut bien répondre aux attentes des fans, mais sans jamais tomber dans le fanservice. Voila pourquoi Arcane n’embarque que peu de séquences d’actions. Comptez environ cinq minutes sur la quarantaine d’une épisode. L’emphase est avant tout mise sur les relations entre les personnages, et le coté drama. Il faut également penser au grand public. Cette ménagère de cinquante ans qui n’a jamais lancé LoL de sa vie, et qui ne le fera certainement jamais. Elle aussi doit pouvoir se plonger dans cette histoire, s’attacher à ses acteurs et leurs aventures. Mais sans l’inonder de personnages, un écueil dans lequel tombent trop souvent les adaptations de jeu vidéo.
Pour autant, les joueurs n’ont pas été oubliés. Mais leurs cadeaux seront plus subtils, cachés dans les centaines de références des différents tableaux. Cela va d’un personnage secondaire qui sera en réalité un champion, à des easter eggs subtilement disséminés au fil de l’histoire.
Arcane, conçue pour tout le monde
Tout le monde peut donc se plonger dans l’histoire d’Arcane. Divisée en trois actes, celle-ci retrace les origines de Vi et Jinx, avec en toile de fond la lutte des classes entre Piltover et Zaun. Tout en abordant les découvertes Hextech, qui permettent aux scientifiques de canaliser la magie, pour le meilleur ou pour le pire.
Les trois actes seront disponibles séparément sur Netflix – qui joue ici le rôle de simple diffuseur, n’ayant eu aucun impact sur la création de la série. Les trois premiers épisodes, se concentrant sur l’enfance de Vi et Powder, sont d’ores et déjà disponibles. Quant aux deux parties suivantes, elles seront respectivement visionnables les 13 et 20 novembre.
Le succès de la série sera surveillé de près. Par Riot et Fortiche en premier lieu, puisque l’existence d’éventuelles saisons supplémentaires dépend évidemment du succès de la première. Car l’éditeur dispose d’une horde d’idées à mettre en scène à l’écran, d’après les dires du studio français, qui ne serait pas contre pousser plus loin leur collaboration. Aborder d’autres parties de Runeterra, d’autres versants du lore de League of Legends. Mais la réussite d’Arcane peut également prouver que l’animation pour adultes peut séduire le grand public. En coulisses, beaucoup de studios seront très attentifs aux audiences de la série, avant de peut-être lancer leurs grands projets.