Test de Resident Evil 3 Remake : Une immersion de courte durée
L'aventure de Jill Valentine fait peau neuve. Revisite ou simple clean-up du jeu ? Notre test de Resident Evil 3 Remake répond à toutes vos questions essentielles !
Si vous avez déjà cherché un test de Resident Evil 3 Remake, vous êtes sûrement tombé sur des articles vous expliquant pourquoi est-ce que le jeu est mieux (ou mois bien) que sa version originale. Cependant, nous n’avons pas tous eu la chance (?) de jouer à Resident Evil 3 : Nemesis sur PSOne en 1999, ou sur sa version PC/Dreamcast en 2000, ou encore sur sa version GameCube en 2003. C’est donc l’occasion parfaite de tester la 4ème version du jeu (déjà !) comme un jeu à part entière, et non pas comme un simple Remake.
Ce test a été réalisé sur un PC un peu trop vieux grâce à une clé du jeu fournie par l’éditeur. La situation sanitaire mondiale étant ce qu’elle est, le test n’a pu être réalisé que 3 semaines après la sortie officielle.
Si vous êtes un habitué de la licence, RE3 Remake réveillera en vous la nostalgie d’antan. Vous pouvez même reprendre les skins de l’époque ! Nuances toutefois sur certains passages et scènes cultes qui ont été modifiés, ou carrément retirés comparé à la version originale. Avec des graphismes à couper le souffle en HD ou en Ultra, l’expérience sera moins agréable si vous jouez sur un PC avec une plus petite config. À sa décharge le jeu vous permettra tout de même une certaine maniabilité en clavier+souris, qui simplifiera l’aventure pour certains.
On peut également noter une VF qui est plutôt de bonne qualité et qui ne vous sortira pas de l’ambiance du jeu.
Survival horror ou Baroudeur Tycoon ?
Petite remise en contexte. Après deux opus (dont les histoires se déroulent quelques mois avant pour le premier et quelques heures seulement pour le deuxième) plutôt orientés scénario, ambiance et horreur, Resident Evil 3 se veut novateur en mettant en avant l’action. Profitant des Remake de ses prédécesseurs, le jeu vous impose l’utilisation d’une « caméra d’épaule » en vue à la troisième personne. Un choix qui vous permet principalement de comprendre où vous tirez, et de vous faire surprendre par les zombies présents dans les angles morts.
Vous êtes Jill Valentine, membre des S.T.A.R.S (unité spéciale de la police) et rescapée de l’épisode 1. Votre objectif principal est de sortir de Raccoon City, ville dans laquelle vous vous réveillez (attention, l’abus de médicaments peut-être dangereux pour la santé) en pleine invasion zombie. Mais après quelques chapitres en jeu, vous êtes aussi Carlos Oliveira, homme fort et viril (mais surtout viril), avec des armes plus fortes, et des zombies plus durs à tuer.
Contrairement à la version originale, pas question de vous laissez le choix ici. Pour optimiser l’immersion, Capcom focus sur la mise en scène et vous impose un scénario. L’expérience est intéressante dans la première partie du jeu, permettant une immersion complète grâce aux graphismes époustouflants du moteur RE Engine. Mais plus le temps passe, plus la sensation d’être enfermé dans un scénario de 20 ans d’âge est présente. L’avantage c’est que si vous n’avez jamais joué à Resident Evil, vous pourrez profiter de ce film interactif avec des zombies à tuer pour vous imprégner du lore de la licence.
Bien que vous puissiez récupérer quelques munitions et autre plantes vertes en explorant les zones du jeu, vous devrez vous contenter de suivre le scénario. Pensez toutefois à rester concentrés : être afk en pleine invasion apocalyptique n’est pas toujours une bonne idée !
On est jamais mieux servi que par soi-même
Quand vous n’êtes pas en train de tuer du zombie, vous vous transformez en chasseur de trésor. Vous récoltez tout un tas d’objet qui vont remplir votre inventaire, mais qui en vérité vous permettront de ne pas manquer de balles. Vos armes (en difficulté Normal et Hardcore) sont bien trop faibles pour tuer des zombies en un seul coup. Un choix de game design intéressant, qui accentue le côté Survival horror. Si vous préférez tuer des zombies et l’ambiance film d’action, vous aurez accès à une boutique après avoir terminé le jeu. Vous pourrez y acheter des armes craquées et aucun zombie ne vous résistera !
Le sound design est sensible aux différents événements, vous
plongeant toujours plus dans l’ambiance du jeu. Même la musique du
générique final vous donnera le courage d’attendre jusqu’à la fin
des crédits. Vous en viendrez à espérer l’entendre en jeu !
Malheureusement, la musique répétitive et insistante présente tout
au long du jeu ne suffit pas à vous maintenir dans l’immersion.
Particulièrement quand à chaque salle de sauvegarde, une nouvelle
ambiance sonore s’installe. L’avantage, c’est qu’elles vous
permettent tout de même de souffler entre deux combats contre
Nemesis.
Explorateur et cuisinier hors pair, la plupart des objets que vous récupérerez vous donneront accès à des recettes. Vous les apprendrez en lisant les documents que vous pouvez également récupérer en jeu. Vous profiterez aussi de magnifiques coffres connectés par un tunnel trans-dimensionnel vous permettant de stocker vos objets et de les récupérer dans chacune des salles de sauvegardes.
Gameplay et subtilité à gros sabots
Si l’on oublie les défauts de RP de certains passage et des salles de sauvegardes, quelques types de zombies et quelques combats du scénario principal vous donneront de quoi vous divertir en conservant une pleine immersion. Vous vous rendrez toutefois très vite compte que l’abus des grenades et de certaines armes puissantes vous permet d’avancer plus vite, accentuant la sensation d’être bloqué dans le déroulé de l’histoire.
Arrivé à la moitié du jeu (en difficulté Normal), vous découvrirez que la plus grande difficulté est de comprendre comment optimiser les armes et la place dans votre inventaire. Contrairement à la version originale qui est bien plus gourmande en jump scare et autres joyeusetés, une seule partie du jeu vous fera vivre un cauchemar sur pattes, en particulier si vous êtes arachnophobes.
Mais en courant vite et en fermant à moitié les yeux, c’est l’affaire de 5 minutes tout au plus. Ensuite, adieu les zombiaraignées ! Le reste du temps, l’ambiance reste pesante, mais on aurait pu s’attendre à plus. L’habitude des films et séries apocalyptiques de ces vingt dernières années donne une allure de déjà-vu au scénario, brisant bien souvent la surprise.
Vous apprendrez également très vite à tourner en rond en profitant de votre touche d’esquive (nouveauté du remake) pour terminer toutes les phases de Boss du jeu. Quelques défis et easter eggs maintiendront votre intérêt et votre concentration, mais cela ne sera pas suffisant pour tout le monde.
Resident Evil 3 Remake, un divertissement correct mais trop cher
Moralité, Resident Evil 3 Remake est un bon divertissement avec des graphismes à couper le souffler si vous avez les moyens de le faire tourner en HD. Que vous ayez joué ou non à Resident Evil : Nemesis, les ajouts et améliorations du remake offrent une expérience innovante pour la licence. Il garde tout de même des défauts qui pourront en décevoir plus d’un. Loin d’être désagréable, mais cette impression de « déjà-vu » peut vous amener à décrocher, ou décevoir les fans de la version de 1999. Au contraire, la VF de bonne qualité pourra attirer un autre public.
À défaut de profiter de l’immersion totale dans le scénario principal, les plus petites configs prendront plaisir à faire une seconde run avec les armes de la boutique, accentuant le côté action. Côté consoles, le problème ne se pose pas, et la jouabilité manette est aussi bonne que le combo clavier+souris.
Le jeu vous offre entre 4 et 10 heures de gameplay selon votre volonté et vos capacités. Le scénario principal est plutôt court pour un jeu vendu au prix fort. De son côté, la version multi (Resident Evil Resistance) est très amusante et permissive pour le maître du jeu. Elle reste vite lassante pour les autres joueurs, qui lui préféreront largement d’autres slasher multijoueurs.
Ce qu’on a aimé :
- Des graphismes incroyables grâce au RE Engine
- Un gameplay retravaillé
- Une VF qualitative
- Bonne jouabilité manette et clavier+souris
Ce qu’on a pas aimé :
- Immersion compliquée sur PC pour les petites configs
- Resident Evil Resistance manque d’arguments pour attirer des joueurs en multi
- Un scénario vieux de 20 ans peut vite lasser les fans du genre
- Une expérience un peu courte