Dead Island 2 manque toujours de piquant avec Haus

Avec Haus, Dead Island 2 s’offre un premier DLC dans une villa de Malibu pour Halloween. Une bonne occasion de s’armer une nouvelle fois pour affronter une horde de zombies et voir leurs membres tomber l’un après l’autre. Installant une ambiance bien plus horrifique, les infectés ne sont plus la seule menace. Mais les quelques nouveautés de Haus valent-elles la peine que l’on s’y attarde vraiment ?

Ce test du DLC Haus de Dead Island 2 a été réalisé sur PC avec une version fournie par l’éditeur.

Faire du neuf avec du vieux

Il fallait s’y attendre, mais Haus ne vient pas retoucher le gameplay de Dead Island 2. De nouvelles armes font leur apparition pour diversifier l’approche et rendre les affrontements encore plus satisfaisants. Hachoir comme arbalète ne sont pas forcément les idées les plus originales, mais force est de constater que cet ajout fonctionne. Cette dernière est d’ailleurs particulièrement grisante à utiliser lorsqu’il s’agit de maintenir une bonne distance avec ses adversaires. Un atout majeur lorsque l’on explore un lieu encore inconnu où tout est encore à découvrir.

Malheureusement, garder les mêmes bases signifie également que l’on conserve le système de cartes pour son arbre de talents. Et rien n’y fait, même après plusieurs mois ce système est toujours aussi insipide. Peu importe les bonus apportés, naviguer dans le menu de cartes et devoir prendre le temps de toutes les analyser pour optimiser son massacre met un frein énorme à la tension que cherche à installer le DLC. Quitte à le conserver, mieux aurait valu le simplifier autant que possible pour que l’on n’y perde pas notre temps.

Ce défaut est d’autant plus flagrant que les combats sont lents, laborieux, et peinent à donner la moindre satisfaction. On se contente toujours d’avancer à tâtons dans les couloirs labyrinthiques de ce manoir, en prenant garde à ne pas attirer l’attention. Et Deep Silver semble en avoir pleinement conscience, puisque la construction de ce nouveau terrain de jeu est bien plus propice à une telle approche. Tendre des pièges et jouer avec le décor est bien plus intéressant ici, mais trop insuffisant pour rattraper le reste.

Renouveler la formule, mais pas trop

Côté gameplay, on ne peut pas dire que Haus vienne sauver Dead Island 2. Mais le DLC reste assez audacieux malgré tout. Il cherche à créer un changement de ton radical avec le contenu de base du jeu, et en joue sur tous les aspects. Lieux effrayants, couloirs labyrinthiques et secte mystérieuse viennent titiller notre curiosité. Là où le titre était un défouloir décomplexé, chaque croisement devient une véritable source d’angoisse ici. On ne sait jamais sur quoi on va tomber, et le jeu des lumière ne fait que renforcer ce sentiment.

Mais si le DLC arrive à installer une ambiance horrifique avec son dédale élaboré, c’est avec peine que l’histoire et nos actions aident à l’immersion. Comment se sentir menacé d’une quelconque manière quand, après nous avoir invités dans son manoir, le richissime créateur de la secte et ses suivants se font massacrer à la chaîne sans difficulté. Même si on le voulait, il serait impossible d’avoir la moindre peur lorsque l’on parcours le manoir. L’arsenal que l’on a développé rend chaque affrontement trop simple. Et c’est dommage de voir toute cette mise en scène être balayée par cela. Toute l’ambiance horrifique qu’il s’évertue à installer est balayée par un gameplay qui donne trop au joueur et une histoire qui peine à décoller.

Malgré les évidentes forces de Haus, que ce soit dans son ton ou son envie de confronter le joueur à de nouveaux ennemis, l’essence de Dead Island 2 est toujours là. Dans le bon comme le mauvais. Et cela joue en sa défaveur tant le gameplay se fait de plus en plus vieillissant à chaque aventure. On aurait aimé que Deep Silver joue à fond la carte du jeu d’horreur, quitte à changer complètement le produit de base. Au final, on se retrouve avec toujours plus de Dead Island 2. Ce qui n’est pas mauvais, mais pas non plus suffisant pour que l’on y trouve notre compte.