Pokémon Écarlate et Violet : Le Masque Turquoise est bien fade

C’est désormais la règle pour Pokémon. Quelques mois après son lancement, Pokémon Écarlate et Violet se dotent de leur DLC : Le Trésor enfoui de la Zone Zéro. Enfin, plutôt de la première partie, puisque le contenu est séparé en deux vagues, là aussi une habitude maison. Dans une quasi absence de communication assez étonnante pour la franchise. Tour d’horizon de ce qu’il y a à découvrir, ou non.

Ce test a été réalisé via un code fourni par l’éditeur.

On avait quitté Paldea frustrés. D’abord par un jeu à la technique honteuse et indigne des moyens qui sont à sa disposition. Également par un contenu assez chiche, presque aux antipodes de ce que proposait plus tôt dans l’année Légendes Pokémon Arceus. Mais surtout par un potentiel inexploité, et presque gâché par une course effrénée vers le rythme intenable de Pokémon. Et malheureusement, le constat reste le même pour ce premier DLC.

Voyage scolaire discount

L’heure est à la sortie scolaire version économique à l’Académie Raisin/Orange. Des élèves ont été choisis pour découvrir la région de Septentria, pour découvrir la faune et le folklore local. Enfin seulement une poignée, qui apparaîtront à peine lors de quelques scènes et seront sinon aux abonnés absents. L’histoire nous envoie à la rencontre d’un mystérieux Pokémon et de trois légendaires chapardeurs. Avec en compagnons de route Groseille et Kassis, frère et sœur atteints de la maladie de la coupe de cheveux ridicule et pas pratique, qui semble malheureusement incurable.

Un scénario basique, et finalement extrêmement court, mais qui arrive pourtant à développer quelques idées à potentiel. Sauf qu’il s’arrête trop tôt, quasiment quand il devient intéressant et rend attachant ses personnages. Car Game Freak tient à sa formule, et réserve le plus gros du contenu pour la deuxième partie du DLC. Où nos deux protagonistes seront de la partie. Résultat, l’histoire et les quelques combats s’expédient en quelques heures. Et ce ne sont pas les quêtes annexes ou le mini jeu où il faut exploser des ballons qui vont prolonger l’expérience.

Le cycle éternel

Alors oui, il y a bien un tout nouveau Pokédex à compléter, et celui de Septentria compte pas moins de 200 entrées. Sauf que la moitié du casting était déjà présente dans Écarlate et Violet, ne résultant qu’en une petite centaine de nouvelles espèces à capturer. Ce qui laisse donc toujours près de 500 Pokémon inexistants dans les jeux, hormis via transfert. Et pour trouver la raison de ce faible ajout, il ne faut pas chercher bien loin.

Quelques mètres dans cette nouvelle aire de jeu – qui fait environ 30% de la taille de Paldea – suffisent pour voir les mêmes problèmes que dans le titre de base arriver au galop. Les FPS tombent en flèche, certaines zones allant même jusqu’à geler la console quelques secondes. L’aliasing et le clipping sont quant à eux toujours fidèles au poste. Aucune amélioration technique n’est à déclarer, et c’est bien normal.

Car il est impossible de faire des miracles en seulement quelques mois – Violet et Écarlate étant sortis il y a moins d’un an – encore moins quand on s’appelle Game Freak et que l’on a jamais été connu pour ses prouesses techniques. D’autant qu’en marge de la deuxième partie du DLC, on ne doute pas une seule seconde que la dixième génération de Pokémon est déjà en route. Avec pour ambition de la dégainer trop tôt, pour la énième fois, au lieu de laisser le temps aux équipes de développer un produit correct et complet. Et pourtant, avec une licence aussi riche – dans tous les sens du terme – que Pokémon, il y aurait tellement de choses à faire. Les DLC d’Épée et Bouclier semblaient faire un pas dans la bonne direction. On refait donc deux pas en arrière, avant peut-être d’avancer à nouveau avec une deuxième partie plus complète.

Le bilan du test du Masque Turquoise

Difficile en l’état de conseiller le premier DLC de Pokémon Écarlate et Violet à qui que ce soit. Un très faible apport en contenu, à peine une centaine de nouvelles espèces à capturer, et surtout les mêmes problèmes, encore et toujours. La deuxième partie prévue cet hiver relèvera peut-être le niveau, mais en attendant, c’est la douche froide.