Preview : On a survécu à la Brume dans Enshrouded
Les enfants de la Flamme doivent se lever.
La mode de la survie ne semble pas prête de s’arrêter. L’un des jeux les plus attendus de ce début d’année, Enshrouded, en est le parfait exemple. Mais le titre de Keen Games ne se limite pas à cela, et regorge de nombreuses mécaniques tirées d’autres genres. Plus proche du bac à sable d’aventure, l’Early Access propose de parcourir un monde déjà bien fourni. Mais avec ces ambitions viennent quelques légers soucis qui gâchent un peu l’expérience.
Cette preview de Enshrouded a été réalisée avec une version fournie par l’éditeur.
Malgré les limites imposées par cette version en accès anticipé, le contenu ne manque pas. La zone de jeu est immense, et nous n’avons même pas parcouru le quart de la carte. Autant dire qu’une fois finalisé, il s’agira là d’un gros morceau du RPG de survie. Cette liberté s’explique notamment par le mode coopératif qui, s’il n’est pas bloquant pour l’histoire, permet à 16 joueurs de progresser ensemble. Et si cela paraît impressionnant, cela implique forcément de limiter quelques aspects du titre.
Des fondations plutôt solides
La Flamme, entité quasi-divine régnant autrefois sur ce monde, a vu son pouvoir s’affaiblir lorsqu’une étrange brume a envahi le monde. Les enfants de celles-ci doivent s’éveiller pour repousser la menace et rendre à la terre son aspect d’antan. Cette progéniture, c’est nous, les joueurs. A la conquête d’un royaume perdu, ils nous faut survivre dans un environnement hostile où la mort nous guette. Pour cela, on peut ériger des autels dédiés à la Flamme afin de reprendre le contrôle d’une parcelle de terre.
Ceci servira alors de base aux joueurs, sur laquelle ils pourront construire tout ce qui leur chante. Mais il faudra surtout s’aventurer à travers le monde pour trouver les ressources nécessaires à l’amélioration de notre autel. Car plus celui-ci progresse, plus la zone de construction s’agrandit. Il s’agit donc d’un aspect important pour développer sa maison, des champs, ou mettre à sa disposition les ateliers nécessaires à la production de matériaux de plus grande qualité.
Toutefois, avoir une maison n’est qu’assez peu intéressant. Dormir ne défini pas notre point de réapparition, pas plus que l’autel présent dans la zone. A la mort, on réapparaît au dernier autel croisé dans le monde. Un aspect pratique pour éviter d’être trop éloigné de son cadavre et du butin que l’on a perdu. Et c’est assez dommage de voir que l’aspect survie est plutôt délaissé dans l’ensemble. Pas de gestion de faim, soif, fatigue ou température corporelle. Le seul intérêt de se nourrir étant d’améliorer une caractéristique, et dormir d’accélérer le temps.
L’appel de l’aventure
Seulement, Enshrouded n’est pas qu’un lite-survival, c’est également un lite-RPG. Muni d’un inventaire limité, il nous faut l’améliorer en créant un sac, permettant de récupérer toujours plus de ressources. On doit également se confectionner un équipement adapté à notre manière de jouer, puisque chaque pièce offre des bonus à certaines caractéristiques en plus de résistances à des types de dégâts. Les armes elles-mêmes bénéficient d’une puissance relative à leur niveau, avec des bonus divers à débloquer en les améliorant. Le tout complété par un arbre de talents qui vient spécialiser le joueur dans l’attaque à distance, en mêlée, avec la magie ou en tant que soutien.
Le style de jeu peut être adapté facilement au joueur pour correspondre à ses besoins et ses envies, surtout en coopération. On retrouve des épées, haches et arcs, mais également des baguettes pour utiliser la magie à moyenne distance, ainsi que des bâtons exploitant des charges élémentaires que l’on peut fabriquer. Chaque joueur est donc libre d’aborder sa propre approche des combats en devenant un soigneur, un tank, un archer ou même un assassin. Les possibilités sont nombreuses, même si cet Early Access montre une certaine dominance de l’arc pour exploiter sans vergogne l’IA des créatures.
Et avec tout ça, on comprend aisément le choix d’avoir simplifié au maximum l’aspect survie du titre. Même sans aller jusqu’à en faire un RPG pur jus, il regorge déjà de mécaniques complexes. Il faut prendre en compte ses statistiques, adapter son arme au type d’ennemi que l’on affronte, utiliser des outils de soin pour éviter de mourir… Ajouter à cela de la survie pure aurait été bien trop compliqué, surtout pour un joueur solitaire. A contrario, avec l’équilibrage actuel, la coopération à 16 joueurs risque d’être un peu trop simple. En l’absence de 15 personnes avec qui tenter l’expérience, impossible de savoir comment cela se passe.
Une liberté totale dans un immense bac à sable
Ce qui est sûr cependant, c’est qu’Enshrouded est démesuré et presque tout y est possible. Si la construction d’une base peut se faire en quelques minutes pour poser les éléments essentiels, les possibilités sont nombreuses. Avec un outil spécifique, le « Marteau de construction », il est possible de créer des structures aux formes déjà prédéfinies. Mais si l’on se sent l’âme d’un architecte, on peut utiliser poser les blocs d’une construction un par un pour personnaliser son édifice.
Comme dans Minecraft, c’est une porte ouverte à l’imagination des joueurs pour créer ce qu’ils souhaitent. Dans différents trailers, les développeurs montrent cela en construisant des châteaux et la Tour Eiffel. Et il est totalement possible de faire tout cela dès cet Early Access. Tout ce que le jeu demande en échange est un bon stock de ressources pour arriver à ériger de telles structures. C’est ainsi qu’il nous appelle à l’aventure, à parcourir ces terres pour trouver de nouvelles ressources et progresser dans l’histoire. Car plus on avance, plus on découvre de nouveaux types de matériaux à exploiter.
Cependant, il se dote d’un autre atout pour nous permettre d’arriver à nos fins de manière créative. Ce monde est un véritable bac à sable, au point où même la terre peut être adaptée. La terraformation nous permet de redessiner les contours du terrain, adapter l’environnement à nos envies. Et c’est l’une des plus grandes forces de ce titre qui, en plus de nous offrir une telle liberté, incite le joueur à l’exploiter au maximum pour mettre au monde ses idées. Le coût de cette créativité est pourtant assez grand, puisque l’on ne peut pas dire que l’optimisation soit de la partie.
Les débuts risquent d’être difficiles
Il s’agit là de l’un des points qui nous effraie le plus, surtout après avoir passé quelques jours difficiles dans le royaume d’Embervale. Les débuts auront été laborieux, Enshrouded ayant du mal à tenir plus de 20 images par secondes au bout de quelques petites heures. Cependant, un patch est bien vite venu pour corriger cela. Ce qui n’a fait qu’empirer les choses pour nous offrir une très jolie diapositive. Il aura finalement dû attendre un dernier patch pour que tout cela se calme. Avec tout de même quelques sauts d’image par moment.
Combiné à quelques lenteurs lorsque l’on essaye d’effectuer quelconque action, les sessions n’ont pas toujours été des plus agréables. Et malheureusement, malgré le nombre de correctifs attendus pour le lancement de l’Early Access, on voit mal comment l’expérience pourrait être parfaite au début. Mais il ne s’agit pas d’une version finale. Keen Games compte bien s’investir pour que le tout soit le plus agréable possible. En espérant tout de même que l’équilibrage ne soit pas trop laissé de côté le temps que la technique s’arrange.
Malgré ces soucis tout de même plutôt gênants, on ne peut que vous conseiller Enshrouded. Pas forcément dès le début, ou en tout cas pas sans se préparer à rencontrer quelques soucis. C’est un jeu ambitieux et immense, aux possibilités folles pour un accès anticipé. Sans même avoir accès à tout le contenu, on sent déjà tout ce qu’il peut avoir à offrir. Si le contenu arrive de manière régulière, le titre à tout le potentiel pour faire de l’ombre à ses aînés. Mais en général, l’avenir de ces jeux se joue à leur sortie, avec l’aspect viral qu’ils peuvent entraîner. Trop de problèmes techniques risquent de lui nuire, surtout avec concurrent comme Palworld qui a déjà conquis le monde.
Nos premières impressions sur Enshrouded
Avec Enshrouded, on a découvert un jeu qui ne renouvelle pas sa formule, ne la sublime pas, mais sait se l’approprier. En simplifiant toutes les mécaniques, on pourrait avoir peur qu’il ne propose rien d’intéressant, mais il regorge de possibilités. Et c’est notamment par son côté bac à sable, avec lequel on peut terraformer le monde à notre image, que le jeu de Keen Games nous a conquis. Toutefois, on ne peut pas passer à côté des problèmes d’optimisation que l’on a rencontré. Si une partie devrait être corrigée à la sortie, mieux vaut rester prudent à son lancement, et s’attendre à quelques petits soucis. On attend cependant avec impatience les futures mises à jour de l’Early Access pour découvrir un peu plus ce monde.