Preview : On a tiré les cartes pour Oropo dans One More Gate
Si toutes les aventures ne se finissent pas toujours bien, leurs débuts sont souvent remplis d’espoir.
Antagoniste principal de la saison 3 de Wakfu, Oropo est un personnage qui a divisé lors de son grand final. Pourtant, Ankama ne désespère pas et continue d’étoffer l’histoire de cet Eliotrope à travers les médias. Un OAV lui sera notamment dédié, et pour préparer le terrain, un jeu vidéo également. Et si l’initiative peut ressembler à celle de Riot Games avec Viego, c’est à Slay the Spire que One More Gate: A Wakfu Legend emprunte le gameplay.
Il est important de préciser que le jeu est encore en Early Access, et qu’une grande partie du contenu est encore à découvrir. De nombreuses mises à jour sont prévues avant la sortie officielle, dont deux à venir dès cet hiver. Ce sera l’occasion de pleinement profiter du village de Kardia et de découvrir de nouvelles zones avant de se lancer dans le mode Expédition, dont la rejouabilité est censé être l’un des points forts.
Cependant, à l’heure actuelle, ce sont deux zones que les joueurs peuvent découvrir : les champs Alyzée et la Nécropole royale. Pour les connaisseurs de l’univers du Krosmoz, le bestiaire n’a rien de surprenant. Sousouris, Araknes, Bouftous, Chauffe-souris et Chafers sont au rendez-vous. Mais pas de panique, il n’est pas nécessaire de connaître l’univers d’Ankama pour profiter du jeu.
Bienvenue dans Slay the Bouftou
Dès les premières secondes de jeu, impossible de s’y tromper, c’est bien Slay the Spire qui se tient face à nous. Les noms et assets sont peut-être différents, mais les bases du gameplay, et même un peu plus, y sont. Une carte munie de différents embranchements, avec des combats et événements spéciaux sur la route, qui se terminent par un boss. Des affrontements au tour par tour qui se jouent à l’aide de cartes, lesquelles coûtent un certain montant de ressource pour être utilisées. Ou encore des reliques, ici remplacées par des runes, qui offrent des passifs très utiles. Autant dire qu’il n’y a rien pour dépayser les adeptes du genre.
Pourtant, One More Gate possède bien des différences notables qui viennent approfondir la boucle de gameplay. L’aspect RPG y est bien plus ancré, demandant au joueur de créer son deck avant de partir à l’aventure. C’est dès ce moment qu’il faut décider quelle stratégie adopter, en privilégiant des effets d’empoisonnement, de renforcement ou de dégâts bruts. Mais il est également possible de s’équiper avec une ribambelle d’objets. Chacun d’eux offre un effet unique à Oropo, allant de la vie supplémentaire avec le Kralanneau, aux Dés Ecaflip qui augmentent les chances de critique.
Pour obtenir tout cela, il faut jouer. Monter en niveau va débloquer de nouvelles cartes, dont les capacités ultimes, tandis que les équipements s’obtiennent en remplissant des objectifs. Ces derniers sont divers, que ce soit commencer par sauver le marchand, ou remplir des quêtes trouvables à Kardia, le hub central. Mais il faut aussi récolter des cristaux de Wakfu et Kamas sur la route pour acheter de nouvelles cartes et les améliorer.
Une stratégie parfaitement élaborée
Ce n’est cependant pas la seule différence avec le jeu de Mega Crit Games. Une fois son deck de 14 cartes prêt, direction les différentes régions pour mettre fin au règne des boss qui y vivent. Et dès lors que les combats commencent, le jeu marque clairement sa scission avec son inspiration. Les cartes actuellement présentes ne peuvent cibler que le premier ennemi ou toute la zone. Ankama oblige, la stratégie est au cœur même du jeu. Il faut donc user de ses ressources avec intelligence pour ne pas gaspiller de dégâts. Mais attention à ne pas vouloir être trop conservateur, car les cartes ne sont pas redistribuées à chaque tour.
De son côté, la réserve de Wakfu est la jauge permettant de dicter le nombre de cartes jouables. Elle augmente progressivement à chaque tour, allant de 3 à 6 points. Certaines cartes augmentent la jauge d’un ou deux points, quand d’autres peuvent la faire baisser. Lorsque la jauge atteint son niveau maximal et que 6 points de Wakfu sont chargés, Oropo peut se déchaîner en utilisant un pouvoir spécial, le Perfect. Mais en faisant cela, sa réserve se réinitialise, l’obligeant à retrouver ses 3 points originaux. Il n’est donc pas toujours pertinent de le déclencher, afin de pouvoir profiter du maximum de ressources possibles.
Et cet aspect stratégique s’étend encore avec les runes, des petits bonus obtenus en récompense de combat ou lors de l’exploration. Il est possible d’en avoir jusqu’à 4 dans une même partie, et de les améliorer pour rendre leurs effets plus puissants. Certaines agissent lorsqu’un ennemi est poussé ou étourdit, d’autres à leur mort, ou encore à l’utilisation d’un Perfect. Elles peuvent empoisonner les ennemis, les blesser, donner de l’armure à Oropo ou l’enrichir. Il y a donc largement de quoi faire, surtout qu’il ne s’agit là que du côté combat du titre.
Comme un air de déjà-vu
Chaque région est générée procéduralement lors d’une nouvelle partie, rendant l’exploration toujours aussi palpitante. Il est possible de trouver des statues de Douziens devant lesquelles prier pour obtenir une carte surpuissante qui ne peut être utilisée qu’une seule fois. Mais on peut aussi trouver des coffres renfermant des ressources, des fontaines permettant de récupérer de la vie, des fragments de Wakfu ou des Kamas en échange d’un malus, ou bien des campements dans lesquels vendre et améliorer ses runes. Pourtant, on fait très rapidement le tour de ce que ces événements ont à proposer.
Ce n’est pas tant le fait qu’ils soient assez peu nombreux et très répétitifs qui gêne ici, mais l’obligation de refaire en boucle les mêmes niveaux pour avancer. Car si le jeu s’inspire des bons côtés des RPG, il en prend également certains de ses défauts. Afin de pouvoir rester au niveau et se mesurer aux régions suivantes, Oropo doit avoir un deck suffisamment fort, ce qui pousse le joueur à farmer pour cela. Un farming très long, qui pousse à faire et refaire la même chose en boucle pour progresser correctement. Une pratique bien connue de la communauté d’Ankama, mais qui ne donne pas franchement envie de s’y investir avec 3 MMO autour.
Ajoutons à cela quelques défauts comme une mauvaise maniabilité à la souris ou un manque de clarté sur la carte, et le tout est déjà moins alléchant. Surtout que son style minimaliste n’aide pas toujours à s’y retrouver. Si cela peut avoir du bon pour certains, les cartes d’action manquent ici cruellement de personnalité. Sans illustrations, elles se ressemblent toutes, se privant d’un certain charme qu’on pouvait par exemple retrouver dans Slay the Spire.
Cependant, le roguelite de la société roubaisienne vient à peine d’entamer son Early Access. Il reste donc encore pas mal de temps pour les développeurs d’améliorer cela, et de rendre le farming plus intéressant avec l’ajout du mode Expéditions, de cartes, d’objets et de monstres. Espérons seulement qu’ils ne tomberont pas dans leurs travers habituels, où il faudra investir des dizaines d’heures avant de pouvoir se lancer réellement à l’aventure.
Nos premières impressions
Des débuts prometteurs
One More Gate: A Wakfu Legend est un jeu particulièrement rafraîchissant pour le Krosmoz. Bien loin des traditionnels MMO qu’ils savent construire, l’Early Access du jeu laisse espérer beaucoup de bon pour la suite, en plus d’offrir à Oropo une seconde chance auprès des fans. C’est un projet à surveiller de prêt, surtout pour les adeptes du genre. Et, qui sait, peut-être marquera-t-il le début d’une nouvelle ère pour l’entreprise.