Test : Avowed est le RPG par Obsidian que l’on attendait

New Vegas en heroic fantasy et sans moustache

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Avowed a la lourde tâche de porter le catalogue Xbox Game Studios en ce début d’année. Et en même temps, le projet a tout pour plaire. Un RPG par Obsidian Entertainment (Fallout: New Vegas, Pentiment), et placé dans l’univers de Pillars of Eternity. Et si la dernière sortie du studio dans le genre (The Outer Worlds) avait eu du mal à convaincre le grand public, tous les éléments sont ici réunis pour vous attirer dans un monde riche en couleurs et possibilités.

Ce test a été réalisé sur PC via une clé fournie par Xbox Game Studios.

Petite précision nécessaire avant de commencer, oui Avowed prend place dans le monde de la saga Pillars of Eternity, mais les titres n’ont finalement pas grand chose en commun. Ils partagent leur lore, et vous y retrouverez quelques clins d’œil et autres références. Néanmoins, nul besoin de connaître la franchise pour profiter de ce nouveau RPG.

L’histoire vous met au commande de l’émissaire d’un empire lointain, envoyé pour enquêter et éradiquer le Malrêve. Une mystérieuse maladie qui ravage les Terres vivantes et transforme les gens en horribles créatures. Sauf qu’évidemment, le voyage ne se passe pas comme prévu, et un naufrage vous prive de tout votre équipage. Il va donc falloir repartir de zéro ou presque pour découvrir ce monde semi-ouvert.

Avowed marques, prêts, partez

Car oui, Avowed n’est pas un open world, mais bel et bien un RPG qui veut contrôler sa voilure. Pas question d’avoir un terrain de jeu gigantesque si c’est pour n’avoir rien à lui offrir. A la place, Obsidian met à disposition plusieurs zones interconnectées, d’une grande densité. On sent rapidement le travail sur le moindre relief, utilisé pour cacher un passage secret ou une route détournée, et l’exploration se fait naturellement.

D’autant plus que cet univers est extrêmement plaisant à découvrir. A une époque où la moindre touche de fantasy doit se faire dans l’ombre et les nuances de gris, Avowed prend le contre-pied total. Les biomes n’hésitent pas à piocher dans toute la palette de couleurs et jouer des effets de lumière pour créer des environnements variés et visuellement plaisants. Surtout, puisque le jeu ne vise pas un ultra-réalisme, il peut donc être fluide pendant l’immense majorité du temps, même sans trop tirer sur les machines (on reviendra plus tard sur les petits écarts de performance).

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C’est beau et plein de couleurs – Avowed

L’autre gros atout dans la manche du titre est évidemment la qualité d’écriture, un classique du côté d’Obsidian et toujours au rendez-vous. La liste de courses du studio est d’ailleurs bien remplie. On incarne l’espoir d’une terre, l’histoire s’articule évidemment entièrement autour de nous. Et l’on peut choisir sa voie pour progresser. Faire preuve de bonté, offrir une seconde chance à un meurtrier en lui laissant la vie sauve. Éviter le combat pour peu que l’on dispose des bonnes statistiques pour choisir le bon dialogue. Mais aussi agir en tyran, tuer la moindre contrariété et envoyer paître ses compagnons quand ils osent soulever le moindre désaccord. Bref, tout ce qu’on attend de la part de ceux qui ont écrit le meilleur Fallout.

Tout est là

Surtout, et là encore c’est une réussite habituelle pour le studio, le monde réagit parfaitement à nos actions. Et l’on a réellement l’impression d’évoluer avec lui. Les dialogues des compagnons changent en fonction des relations que l’on a avec eux, les PNJ ne manquent pas de vanter nos exploits – ou non – quand il s’agit d’aborder un nouveau problème. Tout pour renforcer l’immersion dans ce monde.

Certes, on est bien loin de l’éventail des possibilités d’un New Vegas, puisqu’on est en présence d’un projet dont le cadre est beaucoup plus restreint. Et d’un RPG qui vous occupera une bonne trentaine d’heures si vous prenez le temps d’y jouer à un rythme standard (comptez la moitié pour le tout droit). Mais cet ensemble fonctionne très bien, et c’est là l’essentiel.

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Les traditionnelles options de dialogues sont là – Avowed

La construction globale du monde a également été retravaillée par rapport à The Outer Worlds. Pas question de camps rivaux ennemis à mort mais situés à 30 mètres l’un de l’autre. Obsidian a accordé davantage d’importance à l’architecture des cartes, qui semblent bien plus organiques. Avec souvent ces petites interactions cachées et objets à découvrir en discutant avec le bon PNJ, ou effectuant la bonne action. Petit bémol néanmoins, une fois le premier passage effectué et certaines zones ont vite tendance à s’essouffler une fois nettoyées de leurs monstres.

Le plaisir du combat

En revanche, cette étrange maladie qui consiste à disséminer partout des coffres ou objets à ramasser pour meubler 3 cm² qui seraient un peu trop vides, est toujours là. Et si la question de la surcharge ne se pose jamais vraiment, d’autant plus qu’il est possible de directement stocker son surplus dans le coffre au camp depuis l’inventaire, ou même de se téléporter au camp puis revenir automatiquement à sa position précédente, la pertinence de cette avalanche de loot peut se poser. La peur que le joueur s’ennuie s’il ne ramasse pas un objet toutes les 20 secondes semble tenace.

Un choix d’autant plus étrange qu’Avowed n’a vraiment pas besoin de ça pour rester intéressant sur la durée. Puisque l’écriture et trame principale, solides sur la durée, sont accompagnées par un système de combat qui est une vraie réussite. Un mélange de dynamisme et de fluidité, où vous pouvez alterner à la volée entre deux sets d’armes, tout en ayant en permanence accès à des pouvoirs magiques. Autant dire qu’il y a de quoi faire.

On sent d’ailleurs le soin apporté à chaque type d’arme, qui dispose de ses propres animations, histoire d’avoir un ensemble vraiment complet. Tout l’arsenal classique, entre l’attaque légère ou chargée, l’esquive, les finisheurs pour les ennemis sans endurance sont là. Et si l’on ajoute un bestiaire suffisamment varié pour ne pas avoir l’impression de toujours taper sur la même chose, et tous les éléments à disposition pour complémenter les armes, on obtient des combats franchement agréables et que l’on peut aborder à sa guise.

L’interface des vieux

Certains soucis de lisibilité viennent néanmoins noircir le tableau, quand trop d’ennemis de haut niveau abusent de tous leurs sorts et effets. Cela peut avoir tendance à ralentir un peu les performances, mais surtout créer un brouillard écossais dans lequel il n’est pas forcément aisé de naviguer, surtout si vous avez le malheur de vous buff à coup de sorts.

Ce n’est rien comparé au plus gros défaut du titre : l’interface de ses menus. Fonctionnelle certes, mais vraiment sans plus. Déjà datée et déplaisante à parcourir, elle n’arrive jamais à vraiment faire ressortir la moindre information. Un énorme contraste par rapport à tout le soin apporté à l’aspect visuel du jeu. Alors oui, c’est au final assez minime, puisque cela ne nuit en rien à l’expérience globale, et reste tout au plus une petite gêne sur la durée. Mais c’est tout de même dommage, car vu tout ce qu’il a à proposer, Avowed aurait bien mérité un meilleur écrin.

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L’interface pas ouf – Avowed

Le bilan du test de Avowed

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Avowed est une réussite en tous points, et vient apporter une autre vision à un début d’année décidément bien chargé en RPG de qualités. Les qualités d’écriture et de narration d’Obisidian sont au rendez-vous et au service d’un univers haut en couleur. Si l’on ajoute un système de combat réussi, où fluidité et possibilités se mélangent, et qui est probablement sa plus grande force, on obtient un titre qui évite de se disperser pour proposer la meilleure expérience possible.

Les points forts

  • Les décors colorés et vivants
  • Cette écriture qui permet de choisir comment aborder une situation
  • Et sans jamais nuire à la qualité de l’histoire
  • Un univers vivant qui évolue avec nos actions
  • La fluidité des combats, extrêmement plaisants

Les points faibles

  • Parfois quelques soucis de lisibilité
  • La maladie du loot est toujours là
  • L’interfaces des menus est vraiment ratée

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