Generic selectors
Exact matches only
Search in title
Search in content
Post Type Selectors
post

Test de Deliver Us Mars, l’apocalypse sympathique

Direction Mars pour dénicher des colons qui auront su devancer Elon Musk.

deliver-us-mars-test-la-fin-du-monde-2-fevrier-2023-puzzle-platformer-narratif-pc-ps4-ps5-xbox-one-series

Après la surprise que fut Deliver Us The Moon, les néérlandais de KeokeN Interactive reviennent avec une nouvelle science-fiction. L’occasion de réutiliser une partie de ce qui a fait le succès de son prédécesseur, tout en livrant un constat encore plus sombre sur le monde moderne. C’est avec gaieté que l’on se plonge dans l’univers de Deliver Us Mars, en espérant ne pas finir en boule dans notre lit à la fin.

Ce test de Deliver Us Mars a été réalisé sur PC avec une version fournie par l’éditeur.

Un jeu d’énigmes aux allures de fin du monde

Tout en prenant son temps pour introduire son héroïne, Kathy, KeokeN nous plonge dans un univers où l’humanité est au bord de l’extinction. En 2069, rares sont ceux ayant le luxe de vivre hors des bidonvilles. Même la WSA (World Space Agency) peine à faire vivre ses employés destinés à sauver la race humaine et financer ses projets. Après avoir reçu une étrange transmission venue de Mars, la société se lance dans une mission cruciale : récupérer les ARCHES volées par l’organisation Outward et sauver la Terre.

L’occasion de vivre tout un tas d’aventures avant même de poser le pied sur la planète rouge. On y apprend les bases du gameplay sur Terre avec les énigmes basées sur le Streame, des rayons de lumière produisant de l’énergie. Outre l’incroyable bêtise de se reposer sur un système pareil pour alimenter le monde, c’est le moment parfait pour se creuser les méninges et trouver des redirections farfelues qui relanceront les machines. Et si les premières peuvent prêter à sourire, la difficulté croissante va bien vite donner un véritable défi à relever.

enigme-streame-relier-des-rayons-de-lumiere
C’est bien pour des énigmes, moins pour alimenter la Terre

Seulement, ce système est surutilisé, le rendant totalement indigeste vers le milieu du jeu. Et si de nouvelles mécaniques viendront étoffer le tout, on tourne vite en rond tant on refait la même chose encore et encore. On se retrouve à jongler entre les limiteurs de puissance pour ne pas surcharger une machine et des séparateurs qui divisent la puissance d’un rayon par deux. Tout cela en s’assurant que chaque porte ou fenêtre soit bien libérée pour que la lumière puisse passer. Pourtant le tout ne manque pas d’idées, bien au contraire. Mais elles semblent mal exploitées en cherchant à ne pas s’éparpiller, rendant le tout redondant.

La dissonance entre le gameplay et la narration

Avec Deliver Us Mars, KeokeN s’essaye à de nouvelles choses, que ce soit en termes de récit ou de gameplay. Ce dernier s’étoffe d’ailleurs très largement une fois Mars atteint, avec des plateformes et quelques phases d’exploration. Si ces dernières se font rares et se retrouvent finalement assez souvent limitées, elles n’en restent pas moins salvatrices pour la liberté du joueur. Car dès lors que c’est la plateforme qui prend le dessus, on ressent toute la détresse des développeurs pour s’attaquer à un tel système.

Dans l’ensemble, les phases d’escalade restent très lambda. On s’agrippe sur les rebords à l’aide de deux piolets, et on se déplace en lâchant l’un des boutons associés pour le déplacer. Rien de bien neuf, même si la pratique devient douloureuse sur le long terme. A contrario, lorsqu’il s’agit de sauts, le problème est tout autre. Le contrôle aérien est aux fraises, nous faisant dériver à peine le joystick touché. Les distances sont également souvent difficiles à jauger, ce qui n’aide en rien la précision du mouvement. Heureusement que l’action se déroule sur Mars pour aider à justifier les sauts de lapins.

plateforme-phase-escalade-piolet-controle
L’escalade est un peu trop utilisé pour les douleurs qu’elle provoque, mais c’est toujours mieux que les sauts

Et c’est finalement assez dommage que les moments où le gameplay domine soient si souvent décevants. Car de son côté, l’histoire de Kathy est un drame profondément humain qui amène facilement la larme à l’œil. Sur fond d’une fin d’humanité, on en apprend plus sur le désir égoïste de l’être, son besoin de reconnaissance et surtout sa difficulté à se défaire des liens familiaux. C’est aussi bien un constat amer sur la nature humaine et son futur qu’un message d’espoir pour les jeunes adultes.

Des ambitions rongées par un manque de moyens

Ce qui est frappant avec ce titre, c’est la grandeur de ses ambitions. Ces dernières sont visibles dans le trailer, avec la volonté de faire un jeu plus grand, plus beau, plus haletant et plus dramatique. Pourtant, les équipes de développement sont restées relativement réduites tout au long de sa création. Et cela se ressent dès les premières minutes, lorsque l’on se retrouve face à la réalité technique du titre. Si l’on a pas rencontré de bugs dans notre sauvegarde, on ne peut pas dire que le reste ait été spécialement à la hauteur.

Entre une gravité mal gérée qui, si elle peut se justifier dans l’espace et sur Mars, n’a rien à faire sur Terre, ou des phases de plateformes qui manquent de clarté, c’est bien au niveau de la modélisation des personnages que le bât blesse. Pour un titre qui se repose essentiellement sur son histoire et les émotions que véhiculent ses protagonistes, le manque d’animations faciales et des visages mal travaillés rendent le tout déroutant. C’est la vallée dérangeante à chaque cinématique, et il y en a beaucoup dans le titre.

technique-deliver-us-mars-visage-animation-faciale-uncanny-valley-vallee-de-letrange
Le visage de Kathy devient un peu plus inhumain à chaque fois qu’on le voit

Réutiliser une formule ayant marché par le passé afin de l’affiner dans une nouvelle histoire, beaucoup l’ont déjà fait, avec plus ou moins de succès. Si la narration de Deliver Us Mars est prenante et souvent touchante, le jeu souffre d’une technique dépassée. On ressent un véritable manque de moyen alors que toutes les bases sont là pour proposer une aventure aussi palpitante que le titre précédent. Mais peut-être que son gameplay limité n’est finalement pas une mauvaise chose, tant il prend à cœur de délivrer son message.

Le bilan du test de Deliver Us Mars

gamosaurus-avis-test

Un jeu d’énigmes narratif qui peine à convaincre

C’est avec des ambitions dantesques que Deliver Us Mars est arrivé. Si on lui pardonne ses maladresses quant aux technologies créées pour cet avenir apocalyptique, on ne peut pas dire que KeokeN a su réitérer l’exploit de Deliver Us The Moon. Entre un gameplay basique, souvent simpliste, réduit à son strict minimum, et des énigmes qui se répètent, le titre est loin d’exploiter tout son potentiel. Pourtant, son histoire arrive à éclipser sans trop de mal ces problèmes, pour peu que l’on ne soit pas dérangé par des visages étranges.

Les points forts

  • Des énigmes qui se corsent…
  • Une histoire aussi amère que pleine d’espoir

Les points faibles

  • … mais qui manquent d’originalité
  • Des phases de plateforme qui manquent de clarté
  • Un gameplay décevant
  • Des idées qui ne sont pas suffisamment exploitées
  • Une technique pas en accord avec l’ambition

Comprendre notre système de notation

0
Donnez votre avis dans les commentairesx