Test de Madden NFL 25, la concurrence en interne chez EA
Mettez vos casques, voici notre test de Madden NFL 25.
Contre toute attente, la plus longue franchise sportive annuelle du catalogue d’EA Sports, Madden NFL 25 sort dans une espèce d’indifférence que la licence n’avait pas connue depuis bien longtemps. La raison est toute simple : le retour du célèbre College Football 25 après une décennie d’absence. Ce jeu de Football américain, également réalisé par EA, a volé la vedette à Madden en sortant en grande pompe quelques semaines plus tôt. Si les deux titres partagent les mêmes bases (moteur graphique et physique), la licence Madden ne vogue pas sur l’engouement dont a profité son petit frère, ce qui explique le manque d’intérêt porté par EA et donc les joueurs. Si cet été est bien marqué par le retour du College Football, Madden NFL 25 mérite-t-il cette indifférence ?
Ce test de Madden NFL 25 a été réalisé sur PC avec une version commerciale du jeu via l’EA Play Pro.
Une mise à jour et rien de plus ?
Comme souvent avec les franchises sportives, les opus ont bien du mal à se différencier d’une année sur l’autre. Si le grand public parle souvent de mise à jour ou de jeu copier-coller, les fans savent que généralement des petites modifications peuvent grandement changer l’expérience de jeu.
Ici, Madden NFL 25 reste dans sa zone de confort avec peu de nouveautés sur le plan du gameplay au profit de changements plus importants sur certains modes de jeu, dont la Franchise. Ce choix plaira donc principalement aux joueurs retrouvant la licence après quelques années ou ceux préférant jouer de leur côté. A l’inverse, pour les fans du mode Madden Ultimate Team (l’équivalent du mode FUT sur EA FC 24), cet opus n’aura que peu de changements à l’exception d’éléments secondaires de gameplay, graphiques et de physique.
Parmi les principales nouveautés sur le plan du gameplay, des améliorations quant au physique des joueurs et à leur déplacement. Le résultat ne sautera pas aux yeux de tout le monde, mais le réalisme et surtout la fluidité des mouvements rendent l’expérience du jeu vraiment agréable. On n’est probablement pas là sur l’opus le plus réaliste de l’histoire de la licence, mais on prend un sacré plaisir à tenter des gestes d’évitement avec un RB ou à esquiver un block avec un DE. Si des jeux de sport (notamment EA FC) ont tendance à toujours ajouter plus d’IA et de gestes techniques pour essayer d’améliorer son gameplay, Madden a réussi à rendre son jeu très agréable à jouer sans le sur-complexifier. Juste sur ce point, on a tendance à recommander à des non-initiés d’essayer Madden NFL 25 tant cela devient gratifiant de réussir de longues courses avec un joueur offensif ou un important tacle en défense.
On notera néanmoins que certains bugs (en jeu comme sur les menus) hérités des années précédentes, sont toujours là pour nous ennuyer un peu. En outre, sur la version PC du jeu (next-gen), la finition est parfois un peu bâclée avec, selon votre modèle de carte graphique, des crashs un peu trop réguliers à notre goût.
Madden, l’introduction parfaite au football américain
Si vous n’avez jamais réussi à comprendre les règles du Foot US en étant assis dans le canapé d’un ami le soir du Superbowl, Madden est l’outil parfait pour entrer dans le monde de ce sport de contact. Le titre propose une introduction très poussée avec de très nombreux mini-jeux permettant d’apprendre chaque position et son rôle. Mieux, ces entrainements seront également de bons moyens d’améliorer votre niveau de jeu, via une difficulté croissante et la possibilité de comparer vos records sur chaque atelier.
Comme pour la plupart des jeux de sport désormais, le mode carrière est au cœur du contenu. Appelé Superstar, ce mode n’a pas énormément changé par rapport à l’année dernière, avec notamment quelques modifications concernant l’immersion du joueur dans le monde de la NFL. A ce niveau, le système d’interviews et de réactions à l’actualité de votre joueur apporte clairement un vent de fraicheur que l’on n’avait absolument pas les années précédentes. Même après plusieurs saisons, on continue à répondre de façon assez candide aux questions des journalistes ou aux provocations de vos rivaux. Là où sur NBA 2K on est poussé à répondre « correctement » pour ne pas s’attirer les foudres de nos équipiers ou de nos fans, on se sent bien plus libre ici de laisser exprimer sa personnalité. La vie, semaine après semaine de votre joueur demeure relativement intéressante passée la première saison, ce qui est plutôt rare dans ce type de mode de jeu.
Même sentiment de fraicheur avec pas mal de nouveautés sur le mode Franchise, qui propose bien plus d’options de gestion que son équivalent sur EA FC 24. Ainsi, vous pouvez choisir de gérer un club du point de vue d’un entraineur ou d’un dirigeant de club. Mieux encore puisque vous aurez également le loisir de jouer les matchs, avec là encore la possibilité de contrôler l’équipe sur certaines actions ou uniquement en défense ou en attaque. Ces options étant en plus modifiables avant chaque match, vous aurez donc l’occasion de jouer comme bon vous semble, vous donnant beaucoup de flexibilité dans votre gestion de votre club.
L’immersion ne s’arrête pas là avec la présence de plusieurs équipes de commentateurs selon le type de matchs. Le côté important d’un match en prime time est donc parfaitement appuyé par une intro des joueurs et une réalisation TV spécifiques.
A l’inverse, on a tendance à regretter l’absence de certains menus, pourtant présents à l’époque sur des jeux comme Madden 08, permettant de suivre les favoris pour les trophées secondaires (DROY, DPOY etc) ou les rumeurs autour de futurs transferts. En outre, si les interviews et scènes de la vie de votre Superstar ou de votre club sont vraiment sympas, on regrette néanmoins qu’elles soient toutes ou presque muettes. Seuls quelques clips de Superstars de la NFL vous félicitant pour des passages symboliques de votre carrière viendront trancher avec le mutisme des cinématiques. Un point relativement perturbant d’autant plus que le jeu n’est proposé qu’en anglais.
Un mode carrière qui fait du surplace ?
Si on apprécie l’envie d’accroitre le sentiment d’immersion, les principaux éléments du mode Superstar demeurent inchangés. Quand on dit cela, on le pense réellement puisqu’il est difficile de gagner au jeu des 7 différences sur le NFL combine (l’introduction du mode carrière) par rapport aux deux précédents opus de la franchise tant on est là sur un copier-coller. Même décors, même entrainements, même touches et même notation pour un passage obligé de la vie de votre joueur, c’est quand même bien dommage de débuter par là.
En outre, on remarque que les stats et le gameplay du mode Superstar sont assez spécifiques sur Madden. En effet, l’IA agit différemment dans ce mode de jeu tandis que certaines caractéristiques de votre joueur auront beaucoup moins d’impacts ici par rapport au reste du jeu. On notera par exemple qu’après 3 saisons entières à évoluer avec un RB, on n’a pas subi une seule perte de balle (fumble), et ce sans qu’il y ait eu une quelconque amélioration de notre note de carrying (protection de la balle). La fatigue semble également beaucoup moins vous affecter, alors que c’est un point ultra important dans les autres modes de jeu de Madden. Si EA cherche potentiellement à faire du mode Superstar le moyen idéal pour découvrir son jeu, cela rend l’expérience bien moins pertinente pour un joueur expérimenté.
D’autres problèmes, parfois présents depuis plusieurs années, viendront vous rendre la vie compliquée sur Superstar. Ainsi, la caméra et l’outil de gestion de cette dernière ne sont pas toujours adaptés à la situation, notamment si vous occupez le poste de CB. Certains objectifs de missions ne sont pas bien comptabilisés par le jeu, vous forçant à les recommencer ou vous bloquant dans votre progression. On ajoute également un menu et une interface relativement médiocres, qui rendent la navigation assez frustrante. Enfin, le nombre de positions disponibles pour ce mode de jeu reste toujours limité à 5, et ce malgré les demandes régulières depuis quelques années des fans de modifier cette limite. Imaginez si un jeu comme NBA 2K ne vous permettez pas de jouer le rôle de pivot.
Dès lors, si le gameplay et l’immersion suffiront à ravir un joueur n’ayant que peu touché à Madden ces dernières années, les habitués seront quant à eux peu motivés à poursuivre longtemps une carrière sur le mode Superstar.
College Football 25, le pire ennemi de Madden ?
Si le retour de la franchise College Football a placé Madden dans l’ombre cet été, les deux jeux ont malgré tout des liens poussant certains fans à jouer sur les deux titres. Il est par exemple possible d’intégrer votre personnage du mode carrière de College Football 25 dans Madden, une idée saluée par les fans dès son annonce. Toutefois, cela donne un avantage indéniable aux utilisateurs du jeu universitaire puisque leur personnage disposera d’atouts supplémentaires en termes de stats et de compétences.
Cela pourrait sembler banal puisque le mode Superstar est purement solo, mais votre perso est utilisable dans un mode 3v3 jouable en ligne. On n’oserait parler d’avantages Pay-to-win sur un jeu réalisé par EA Sports.
En dehors de ce lien, sympathique mais anecdotique pour une majorité des joueurs, les deux franchises sont presque devenues rivales tant leur date de sortie est proche et leur contenu similaire. Pire, le retour de College Football s’est fait avec beaucoup de nouveautés sur le mode franchise, qui font passer les améliorations apportées sur Madden NFL 25 pour mineures. A tel point que le public pourrait avoir le sentiment qu’EA ait décidé d’investir ses ressources sur son nouveau jouet.
Si cette situation s’explique principalement par l’engouement des joueurs suite au retour d’une franchise populaire après 10 ans d’absence, EA devra rapidement trouver un équilibre au niveau du temps investi sur ces deux jeux dans les années à venir. D’autant que d’un point de vue comptable pour EA, le mode Ultimate Team de Madden (bourré de microtransactions) était la principale source de revenus pour la division Football américain ces dernières années. Sans équivalent sur College Football 25, ce mode de jeu-là pourrait enregistrer une importante baisse de popularité cette année, de quoi alarmer le studio américain et ses actionnaires.
Bref, il est compréhensible que les fans absolus de Foot US aient opté pour College Football 25 cette année au vu du retour tonitruant de la franchise. Toutefois, le travail d’EA sur Madden NFL 25 n’est pas à balayer du revers de la main et mérite l’attention, notamment des novices du genre qui apprécieront un gameplay particulièrement réussi.
Le bilan du test de Madden NFL 25
Un gameplay efficace mais qui ne suffira pas à séduire les habitués.
Une version de Madden qui profite d’un gameplay plus souple et assez attrayant tant pour les non-initiés que les fans du genre. Pour autant, les nouveautés hors-gameplay sont relativement limitées et s’adressent surtout aux fans inconditionnels du genre qui seront néanmoins plus attirés par le retour de College Football 25.
Les points forts
- L’immersion est vraiment réussie tant en mode Franchise que Superstar
- Un gameplay très fluide et satisfaisant quel que soit votre niveau de jeu
- Des graphismes améliorés, parmi les meilleurs dans le secteur des jeux de sport
- Une prise en main relativement aisée via des mini-jeux et un mode Superstar réduisant le poids des règles du Foot US
Les points faibles
- Des nouveautés trop limitées pour justifier l’achat du 25 par rapport au 24, surtout en comparaison de l’offre proposée par College Football 25
- Des menus relativement frustrants à l’utilisation, notamment en mode Superstar et MUT
- Comme chaque année, Madden NFL 25 est entièrement en anglais, ce qui n’empêche pas l’absence de voix dans de très nombreux dialogues
- Pas mal de bugs de menu et visuels sur la version PC