Test de Microsoft Flight Simulator 2024, une sortie en décrochage dynamique
Notre avis sur Microsoft Flight Simulator 2024.
Tout juste 4 ans après son retour au premier plan, la franchise Microsoft Flight Simulator a vu débarquer une version 2024. Le timing de l’annonce a surpris plus d’un pilote, puisque le jeu semblait avoir encore de belles années devant-lui, notamment avec l’ajout régulier de contenus réalisés par la communauté et les développeurs. Or, Microsoft et les Français d’Asobo Studio ont préféré opter pour un tout nouveau jeu, afin de repousser encore un peu plus les frontières du réalisme. Si le résultat est une nouvelle fois bluffant, les fans ont malgré tout beaucoup de mal, avec ce qui s’apparente à une nouvelle sortie un peu trop anticipée.
Ce test de Microsoft Flight Simulator 2024 a été réalisé sur PC avec une version proposée par l’éditeur.
Microsoft Flight Simulator 2024, une prouesse technologique
Le temps où on trouvait incroyable de reconnaitre quelques célèbres bâtiments en survolant Paris ou New York est bien révolu. Désormais, grâce à une technologie développée directement par Microsoft (un équivalent de Google Map), MFS vous propose de reconnaitre votre quartier et même votre maison au détour d’un vol. Vous avez rajouté une piscine depuis la sortie du dernier opus ? Pas de problème, si le scan de votre région est suffisamment récent, vous pourriez même reconnaitre la couleur de votre voiture garée devant votre garage.
Ce réalisme se retrouve également dans la qualité des ombres et de la végétation, qui a été nettement améliorée depuis le précédent opus. La densité des images, le réalisme des ombres, Microsoft Flight Simulator 2024 repousse clairement les limites de votre machine lorsque toutes les options sont à fond. Offrant là une expérience jamais connue auparavant, surtout sur des surfaces aussi importantes. Il faut dire qu’une fois de plus, le simulateur vous propose le monde entier à survoler, avec des milliers d’aéroports et des centaines de grandes villes extrêmement bien modélisés.
Sur ce point rien à dire, le réalisme des graphismes nous a scotché et bien que le précédent jeu demeurait totalement acceptable sur ce point, l’édition 2024 est clairement un cran au-dessus. On doutait de l’intérêt de nous proposer un nouveau jeu, mais Asobo Studio nous fait mentir avec un titre encore plus abouti sur le plan visuel. D’autant plus que l’optimisation est relativement réussie, malgré quelques légers bugs graphiques lorsque les détails sont réduits sur des machines plus anciennes, le jeu tourne très bien et demeure saisissant même en qualité moyenne.
Un autre point fort réside dans la gestion météo, qui permet même de jouer en utilisant les conditions actuelles dans votre région. Vous pouvez presque prévoir le temps à venir chez vous en jouant dans une zone limitrophe, tant les informations sont en temps réels (si l’option est activée). Toutefois, tout ceci à un coût pour votre connexion internet qui devra télécharger régulièrement les informations météo.
Un vrai simulateur tout public
En ce qui concerne les sensations de pilotage, MFS 2024 demeure là encore une référence du genre. Les différences entre les appareils sont notables, on reconnait facilement le pilotage pointu d’un Pitts, la lourdeur d’un avion de ligne ou encore la prise en main relativement aisée d’un Piper Cub. A ce niveau, l’écart avec Microsoft Flight Simulator 2020 reste relativement faible, puisque ce dernier était déjà extrêmement réaliste à ce niveau là.
Mais on doit reconnaitre également que le nombre d’appareils disponibles dès le lancement du jeu est clairement un avantage indéniable. D’autant plus que les hélicoptères sont de la partie, permettant là encore de comparer le réalisme du pilotage et les progrès effectués.
Même sur console ou avec une manette sur PC, vous pourrez profiter d’une expérience de pilotage relativement complète et réaliste, bien que l’on recommande fortement d’investir sur un joystick et une commande de gaz. Sur ce point, Microsoft investit depuis des années pour rendre ses jeux plus accessibles au plus grand nombre et MFS 2024 ne fait pas exception.
Peu d’ajouts justifiant un achat ?
Si la progression graphique est indéniable, le reste du jeu demeure très similaire à la version de 2020. Les menus se ressemblent (on a toujours tendance à s’y perdre un peu) avec notamment la réutilisation de certains boutons et sous-menu. Le pilotage est très proche (bien que l’on ne considère pas ça comme un point faible) et le cœur du jeu demeure ce bac à sable géant qu’est le monde ouvert de Microsoft Flight Simulator.
Cependant, les développeurs ont justement essayé de remplir un peu cet immense espace afin d’attirer un public un peu moins expérimenté sur les jeux de pilotage. C’est pourquoi on retrouve un mode carrière, vous permettant de passer vos qualifications de pilote à l’image de ce qui se fait dans la vraie vie. A travers de très nombreuses missions, vous apprendrez donc à voler aux instruments et à progresser dans la taille des appareils disponibles.
Sur le papier l’idée est plutôt bonne, poussant des pilotes en herbe à affuter leur talent de pilotage via des missions relativement courtes, malheureusement l’exécution de celles-ci est plutôt ratée. Il faut dire que d’entrée, l’utilisation constante de voix robotiques pour vos différents interlocuteurs, retire un peu l’âme du jeu. On a l’impression d’écouter un guide Photoshop sur Youtube à chaque fois que l’on s’apprête à décoller pour une nouvelle mission. Pire, certains vols sont très longs, avec en prime des bugs vous forçant à voler pendant des heures pour compléter une mission. D’autres problèmes concernent l’utilisation de certains appareils et aéroports spécifiques lors de vos missions, rendant celles-ci impossibles à compléter. On a notamment eu une mission où le point de stationnement final se trouvait dans la tour de contrôle, nous forçant à refaire un vol de 90 minutes.
Alors que l’on avait adoré le concept des missions Top Gun : Maverick sur MFS 2020 qui permettait de donner des objectifs clairs sur des missions très courtes et prenantes, le mode carrière tombe un peu à plat.
D’autant que l’argument d’un catalogue plus fourni sur les avions présents au lancement du jeu n’est clairement pas suffisant, quand on sait que la majorité des pilotes disposaient de centaines d’appareils sur le précédent opus.
Une sortie bâclée, jonchée de problèmes techniques
Le pire dans la sortie du nouvel opus de la franchise concerne le timing. L’annonce d’un nouveau jeu avait déjà surpris la majorité des membres de la communauté. Mais ce qui a le plus étonné a été la date choisie par Microsoft pour proposer le nouvel opus, soit la fin d’année, juste avant les fêtes, Le résultat qui en découle est une sortie remplie de problèmes techniques en tout genre, à commencer par une première journée où les serveurs de téléchargement du jeu ont été totalement saturés.
Il faut dire que les développeurs ont jugé bon de proposer un jeu qui nécessite d’être partiellement retéléchargé à chaque utilisation. Une aberration dans les faits ! Oui vous avez bien compris, vous êtes amené à télécharger plusieurs dizaines de Go de jeu à chaque fois que vous lancez Microsoft Flight Simulator 2024, plaçant énormément de charge sur les serveurs, mais également sur votre connexion. Ce choix nous parait relativement absurde et a été la cause de nombreux problèmes pendant les premiers jours du lancement, rendant le jeu inaccessible à une bonne partie de la communauté.
Pire, MFS 2024 souffre également de nombreux bugs qui peuvent être extrêmement frustrants : outre les problèmes liés à des missions, le jeu a tendance à planter sur certaines zones du monde ou avec certains appareils.
D’autant que si les développeurs avaient annoncé la rétrocompatibilité du contenu supplémentaire de Microsoft Flight Simulator 2020 (un geste que l’on apprécie tout particulièrement), ce dernier n’est pour le moment pas disponible. Ainsi, une grande majorité des addons ne sont pas encore utilisables, tandis que les avions (parfois achetés des centaines d’euros) demeurent inaccessibles.
Cette sortie fin 2024 ne fait clairement aucun sens à nos yeux, d’autant que le manque à gagner est très important, puisque la boutique du jeu est toujours hors-ligne au moment où nous rédigeons ce test. Les développeurs indépendants ne peuvent donc pas proposer leurs nouveaux appareils à acheter, tandis que les utilisateurs ne peuvent profiter du contenu du précédent opus.
On est donc dans le cas relativement répandu désormais, d’une sortie d’un nouvel opus d’une franchise terminée au lance-pierre. Une situation qui fait peser tout le poids des problèmes sur le studio et sur les utilisateurs. Ce qui au final, est préjudiciable pour la réputation de Microsoft Flight Simulator 2024, qui reçoit de très nombreux avis négatifs sur des points qui auraient totalement pu être améliorés, en prenant quelques mois de plus de développement avant de proposer une nouvelle version du jeu. Alors que la communauté semblait ne pas attendre de nouvel opus de sitôt, cette sortie bâclée ne fait définitivement aucun sens.
Le bilan du test de Microsoft Flight Simulator 2024
Un bon jeu mais qui souffre d’une sortie désastreuse
Un jeu aux graphismes bluffants et à la technologie toujours aussi incroyable, proposant une expérience de pilotage sans aucune comparaison. Pour autant, la sortie du jeu est jonchée de problèmes techniques, nous laissant à penser qu’il est préférable de rester sur l’édition 2020 encore quelques mois en attendant de nombreux correctifs.
Les points forts
- Des graphismes extrêmement réalistes proposant une vision du monde jusque là jamais obtenue sur un jeu vidéo
- Un pilote toujours aussi précis et complet, permettant d’apprécier les caractéristiques propres de nombreux appareils différents
- Un mode carrière qui permet de prendre en main le jeu et d’explorer le monde de l’avion de façon assez réaliste
- Du contenu communautaire (nouveaux appareils, nouvelles missions et addons) rétrocompatible depuis MFS 2020
Les points faibles
- Des problèmes techniques au lancement du jeu, empêchant de nombreux utilisateurs de profiter du titre durant la première semaine
- Une rétrocompatibilité pour le moment très limitée avec très peu de contenu accessible au lancement de MFS 2024
- Une expérience de pilotage qui nécessite un joystick pour vraiment tirer le plein potentiel du titre