Test de Monster Energy Supercross 25, attention à la boue
Attention à la chute !
Lancée en 2017, la série des jeux Monster Energy Supercross est de retour après une pause en 2024. Très attendu par les fans de la franchise, ce septième épisode a d’ailleurs changé de nomenclature, adoptant désormais la traditionnelle année de sortie à l’image des autres séries sportives (EA FC 25, F1 25). Développé par le studio italien Milestone, spécialiste des jeux de course et notamment responsable de Moto GP25 ainsi que de la franchise Ride, Monster Energy Supercross 25 est présenté comme une réelle avancée par rapport aux précédents opus. Cette pause d’un an aura-t-elle suffit à remettre la bécane dans la bonne direction ?
Ce test de Monster Energy Supercross 25 a été réalisé sur PC avec une version proposée par l’éditeur.
Le passage à la next-gen et UE5, de la boue en 4k ?
Après quelques épisodes présents sur différentes générations (current-gen et next-gen), le studio a décidé de délaisser les anciennes générations (PS4 et Xbox One) pour produire un jeu cherchant à utiliser le plein potentiel de l’Unreal Engine 5. Sur le papier, Monster Energy Supercross 25 profite clairement de ce changement de direction pour progresser visuellement. Si les clips de présentation du jeu vous proposent des graphismes assez sympas, il est important de noter que sur PC, il vous faudra mettre la qualité à fond pour obtenir un rendu intéressant. Si votre machine est un peu ancienne, le look est clairement moins alléchant, avec en prime, un contraste assez important au niveau de la qualité, entre votre personnage et le reste du décor autour de vous.
Même constat en ce qui concerne la gestion météorologique, puisque si les options sont bien présentes et rendent plutôt bien avec les graphismes à fond, vous allez rapidement perdre en immersion si jamais vous n’avez pas la chance de pouvoir pousser au maximum. Et c’est un peu tout le problème de ce nouvel opus : l’expérience de jeu a tendance à être très irrégulière selon les situations, tant sur le plan visuel que sur le gameplay.
Une physique assez irrégulière qui fait un peu tourner la tête
Si Monster Energy Supercross 25 se veut être une simulation, dans les faits le résultat est plus un mélange d’arcade et de simulation. Bien que cela puisse être un pari réussi pour certaines franchises (EA et Codemasters arrivent à rendre leurs jeux de F1 accessibles au plus grand nombre, tout en laissant la possibilité d’augmenter le réalisme), l’équilibre n’est pas vraiment trouvé ici. Même avec le jeu en difficulté minimale, il est nécessaire de bien appréhender les différents mouvements de pilotage. On se retrouve donc à devoir gérer à la fois les trajectoires, mais également l’équilibre du pilote et les différents types de freinage.
La volonté de rendre le pilotage réaliste est une bonne chose, mais le principal problème ici réside dans une physique très irrégulière. On a en effet des mouvements qui sont parfois assez brutaux et difficiles à anticiper. Les trajectoires ne semblent pas toujours naturelles et on se retrouve quand même rapidement dans une situation où, on doit lutter avec la machine pour vraiment en tirer le plein potentiel. Même en étant habitué à la franchise et au pilotage en général, l’expérience de jeu est vite frustrante au plus haut niveau. Pire, même en baissant la difficulté, on ne peut pas dire que l’on ait pris du plaisir à piloter dans la majorité des circonstances.
Il faut dire que même en expérience de rookie (la difficulté pour débutant), vous devrez faire attention à votre façon de conduire, seule l’IA et sa rapidité vont changer. On est donc dans une situation où un débutant va tomber et sortir de la route en permanance puisque peu d’assistance au pilotage sera présente. A haut niveau, vous devez vraiment faire attention à tous les aspects du pilotage afin de lutter avec vos adversaires. Une bonne idée sur le papier sauf que le réalisme de la conduite laisse tellement à désirer qu’elle aura tendance à décourager les joueurs non initiés.
En effet, la physique manque vraiment de régularité : parfois des accrochages violents ne provoquent pas de chute, tandis que certaines touchettes vont vous faire voler en dehors de la piste. On se retrouve donc dans des courses groupées où des contacts n’entrainent aucune répercussion sur votre ligne de conduite, tandis que d’autres vont vous faire immédiatement sortir de la piste. Un autre exemple concerne la gestion des sauts, qui manque également de logique : parfois vos réceptions sont totalement impossibles puisque la moto est encore dans un angle trop important pour amortir la chute, tandis que vous pouvez tomber où être destabilisé par un mouvement sur le guidon lors de l’impact.
Au final, en voulant rendre son jeu plus réaliste, le studio est passé d’un jeu un peu trop simpliste à un gameplay contraignant qui ne plaira pas à une majorité des joueurs et notamment les débutants. Et le manque de réalisme et de logique de la physique finit par rendre l’ensemble très peu agréable à long terme.
Si un tutoriel est bien présent afin de mettre en avant les différentes touches et combinaisons de pilotage, il manque clairement des explications pour bien comprendre quand les utiliser. On se doute qu’un pilote débutant aurait aimé savoir quand et pourquoi utiliser le frein avant plutôt qu’arrière, pourquoi il est important d’utiliser son corps comme contrepoids, etc.
Du contenu officiel et des ajouts à venir
Mais le point fort de l’opus 2025 est clairement son contenu qui est bien plus fourni que par le passé avec en son centre, un nouveau mode carrière. Alors autant être direct, ce mode carrière, bien que sympathique, est clairement bien loin des références sportives que sont les modes carrières des NBA 2K, voire même d’un Madden NFL 25. On aurait aimé une meilleure immersion puisque celle-ci est relativement limitée sur le plan scénaristique et cinématique. En outre, la création du personnage est extrêmement basique. On ne s’attend pas forcément à ce que ça soit la force d’un jeu de moto, mais on est clairement là sur le strict minimum sur un écran de création digne d’un jeu de sport d’il y a 20 ans. Bref à ce niveau, le mode carrière a le mérite d’exister et d’allonger la durée de vie du titre, mais il ne révolutionne clairement pas le modèle.
On retrouve évidemment l’utilisation de la licence officielle Supercross, qui permet de proposer de nombreuses pistes réelles ainsi que les pilotes et motos de la saison. Là-dessus encore, rien de bien novateur, bien que l’on salue malgré tout le fait de proposer également des pistes non officielles afin de présenter un peu plus de contenu.
A noter que le studio a déjà publié une feuille de route bien chargée afin d’ajouter plus de contenu durant la saison. Cela permettra notamment de rajouter des circuits étant apparus durant l’année et ainsi, offrir un peu d’immersion en liant le jeu à l’actualité de la saison 2025. Une attention que l’on apprécie, néanmoins on pourrait reprocher au titre de sortir incomplet après une année de pause entre deux opus.
Enfin, un petit point mais qui a son importance, la bande son n’a rien d’exceptionnel avec globalement, aucun groupe ni aucune musique à proprement parler. On n’a donc droit qu’à des musiques de fond, sans aucune parole dans les menus, rendant là encore l’expérience plutôt terne.
Bref au final, Monster Energy Supercross 25 nous laisse sur un sentiment un peu mitigé, entre une belle progression par rapport aux précédents opus et un gameplay assez irrégulier, qui tend à nous frustrer à la longue. Si on comprend l’envie de proposer un jeu plus réaliste, l’équilibre n’est pas trouvé, tandis que le moteur physique finit par nous décevoir. On notera malgré tout que le studio tente de proposer un contenu plus complet, alors que visuellement, le potentiel du jeu est assez élevé sur console ou sur un PC assez performant.
Le bilan du test de Monster Energy Supercross 25
Pas vraiment une réussite
Bien que supérieur au précédent opus sur le plan du contenu et des graphismes, Monster Energy Supercross 25 est malgré tout un jeu un peu décevant en raison principalement d’un gameplay assez frustrant.
Les points forts
- La licence officielle du Supercross avec les pilotes et les circuits à jour de la saison
- Une belle évolution graphique par rapport aux précédents opus
- Un contenu qui devrait être augmenté au cours de la saison 2025
Les points faibles
- Un gameplay cherchant à mélanger simulation et arcade mais qui finit par être assez frustrant à la longue
- Une physique du comportement de la moto assez irrégulière
- Une expérience de jeu au final assez terne via un contenu relativement classique
