Test de Tower of Fantasy, simplement une pâle copie ?
Parcourez les terres d’Aida à la recherche d’une solution contre l’irradiation à l’omnium pour sauver l’humanité.
Relativement discret depuis son annonce en 2020, le projet de Hotta Studio aura finalement fait grand bruit depuis quelques mois à travers le monde. Désigné comme un MMOARPG mobile, Tower of Fantasy couple des mécaniques d’exploration, de gacha et de combat dynamiques. Mais le jeu a surtout intrigué pour sa ressemblance avec un autre titre venu de Chine, Genshin Impact.
Ce test de Tower of Fantasy a été réalisé sur PC et sur un smartphone sorti il y a 10 mois.
Une forme classique mais qui a fait ses preuves
Tower of Fantasy ne se démarque pas particulièrement dans le moindre domaine. Son monde ouvert, bien que réussi, n’a rien de révolutionnaire. Son gameplay, orienté autour des combats et de la collecte de ressources, est très basique. Et son système économique est aussi vicieux que n’importe quel autre titre mobile. Boutiques, pass saisonnier, loteries en pagaille. Voilà bien ce que l’on peut trouver dans tous les jeux mobiles de ces dernières années, et celui d’Hotta Studio ne fait pas exception.
Si l’exploration du vaste monde d’Aida est importante, c’est la collection d’armes, et par extension de waifu et husbando, qui servent de carotte. Pourtant, le jeu sort légèrement du lot lorsque l’on voit sa popularité depuis sa sortie. Et si les nombreuses publicités autour y sont pour beaucoup, il faut avouer qu’il possède quelques avantages non négligeables.
Le monde est particulièrement vaste, avec une trame narrative qui vous pousse à tout explorer. Les biomes sont divers, on y retrouve des étendues enneigées et des montagnes vertigineuses. La présence de véhicules rend le tout particulièrement efficace à parcourir, passant d’une planche aérodynamique sur les longues étendues d’eau à la moto lors du voyage terrestre, en passant par un aéroglisseur pour sauter depuis des hauteurs vertigineuses, et pourquoi pas atterrir sur un ennemi pour engager le combat.
Le Beat them up sur mobile
Il s’agit probablement du meilleur aspect de Tower of Fantasy : ses combats dynamiques dignes d’un Devil May Cry. Que ce soit au sol ou dans les airs, le but est d’enchaîner les ennemis avec des combos assassins. Votre personnage passe facilement d’une cible à une autre avec un simple mouvement de caméra, ses coups sont ininterrompus pendant un enchaînement et l’esquive multiplie les possibilités. D’autant que cette dernière n’a pas qu’une seule utilité et se trouve être l’un des outils les plus importants dans les combats.
De manière très classique, l’esquive permet évidemment d’éviter un coup en se déplaçant dans une direction. Elle offre surtout la possibilité de créer un champ magnétique dans lequel les ennemis sont à l’arrêt. Pour cela il faut réaliser une esquive parfaite, c’est-à-dire lancer la compétence au moment où l’ennemi prépare son attaque. Et ce n’est pas toujours évident avec des combats souvent très brouillons, chargés d’effets visuels. Mais ce sont principalement les armes qui viennent enrichir le gameplay, chacune offrant un style de jeu unique.
Au-delà de ça, elles possèdent toutes un set de mouvements que l’on peut exploiter de diverses manières. Peut-être même de trop de manières pour un jeu mobile. Il est possible de créer un enchaînement avec 5 coups consécutifs au sol, ou en l’air. On peut aussi maintenir le bouton d’attaque pour charger sa puissance, ou attendre le quatrième coup pour faire quelque chose de neuf. Même l’esquive permet, lorsqu’elle est suivie d’une attaque, de créer un combo. Et si cette richesse est très bénéfique, elle ne colle pas du tout à un jeu pensé avant tout pour les téléphones.
Une expérience pas toujours agréable
Seulement, une fois ces deux éléments passés, Tower of Fantasy montre vite ses faiblesses. Hotta Studio est un studio encore tout jeune, avec des moyens limités et une équipe qui ne suit pas les ambitions d’un tel jeu. Alors on se retrouve forcément avec de nombreux problèmes disséminés dans tous ses aspects. Le plus frappant concerne le monde lui-même. Aussi grand et diversifié soit-il, il y a un véritable problème dans son design, avec une verticalité beaucoup trop présente.
Si ce n’est pas un problème en soit, la jauge d’endurance que consomme votre personnage en escaladant est petite au début de l’aventure. Et même une fois à son maximum, la pratique est encore trop longue. Toutefois, ce n’est pas réellement mieux au milieu des prairies ou en pleine mer, car le moindre petit objet texturé suffit à arrêter net votre véhicule. On passe sa vie à slalomer entre de petits bouts de pixels, à se débattre contre des parois qui se chevauchent.
Et comme si cela ne suffisait pas, l’expérience de jeu est entachée de bugs à foison. Outre les problèmes de serveurs présents lors du lancement, résultant d’une popularité qui n’était pas attendue, de multiples problèmes se font sentir. On peut par exemple se retrouver téléporté hors de la carte si l’on heurte un obstacle en moto ou en surf. Mais il est également possible que le jeu se ferme sans raison apparente au beau milieu d’une balade. Ou bien, comme très récemment, la monnaie de compensation des tirages peut purement et simplement disparaître.
Un système économique malsain qui alourdi le jeu
Évidemment, comme tout bon gacha, le jeu présente de nombreuses occasions de dépenser de l’argent. Que ce soit pour les Commandes temporaires (le système d’invocation), le Battle Pass ou des ressources, les différentes boutiques sont bien fournies. Et petit bonus, chaque doublon d’arme offre une monnaie de compensation qui peut être dépensée dans une autre boutique. Enfin, il existe encore un autre menu où il est possible de dépenser son Or noir, la monnaie servant à la majorité des achats, pour obtenir des Nucléus Or à moindre coût. Tout cela se retrouve dans des menus séparés, cachés dans certains sous-menus, et c’est un énorme problème.
A vouloir proposer trop d’options pour aider les joueurs free-to-play à s’investir, le jeu se surcharge en menus divers et inutiles. En ressort l’impression que le but d’Hotta est de forcer le joueur à la consommation, encore plus que leur volonté de base. Cela se répercute sur la motivation des joueurs, car devoir naviguer constamment entre 16 menus, ça devient vite difficile à supporter. D’autant plus que cela à un impact direct sur le PvP, qui dépend grandement de la puissance de vos armes.
Contrairement à Genshin Impact, votre classement va directement dépendre de la quantité d’argent investi. Mais il est clair que le jeu souffre de la comparaison avec le titre de HoYoverse. S’il peut rester une bonne alternative pour se lancer dans une nouvelle aventure, Tower of Fantasy reste finalement très quelconque. Il souffre d’avoir de trop grandes ambitions et fini par se perdre dans ses fonctionnalités.
Le bilan du test de Tower of Fantasy
Une expérience dont on peut se passer
Pour un premier jeu, Tower of Fantasy est loin d’être honteux. L’univers est grand, riche et plutôt bien réussi. Son système de combat est particulièrement agréable, même s’il ne colle pas avec la cible principale du jeu : les mobiles. Malheureusement, les ambitions du studio sont beaucoup trop élevées pour les moyens à leur disposition. On se retrouve avec un produit qui possède trop de défauts en comparaison de ce que propose le marché pour s’y arrêter.
Les points forts
- Des combats plaisants et dynamiques
- Un monde ouvert très vaste
Les points faibles
- Des bugs en pagaille
- Une finition pas toujours optimale
- Beaucoup trop de menus dans lesquels naviguer
- C’est un jeu très quelconque