Test d’EA FC 25 et son mode FUT, la machine à sous d’EA
Notre avis sur EA FC 25, le nouvel opus de la franchise d'EA
Une année après le changement historique du nom de la franchise, EA FC 25 était sensé marquer un virage important dans le réalisme du gameplay et des choix tactiques. Avec un budget marketing digne d’une grande production hollywoodienne mettant l’accent sur la nouveauté technique qu’est l’EA IQ, le jeu de football d’EA devait donc venir changer drastiquement votre façon de jouer sur le mode FUT.
Ce test de EA FC 25 a été réalisé sur PC avec une version commerciale du jeu via l’EA Play Pro.
Quels impacts pour le FC IQ ?
Présenté comme une révolution au cœur d’EA FC 25 et de son gameplay, le FC IQ est le nom marketing représentant une modification de fond sur plusieurs éléments clés du jeu. Au programme, le retrait du rendement sur les joueurs qui est remplacé par un système de Rôles, tandis que les dispositifs tactiques sont totalement remaniés. L’objectif étant de proposer une IA bien plus dynamique mais également plus complète, vous permettant de personnaliser votre stratégie afin d’obtenir un jeu plus réaliste qu’auparavant.
Dans les faits, le résultat est plutôt mitigé après quelques semaines de jeu sur EA FC 25. En match, les déplacements de l’IA ont en effet un peu progressé, mais le constat demeure le même : la défense est clairement avantagée par une IA qui a tendance à se placer et surtout se replacer parfaitement pour bloquer le jeu offensif. Ainsi, malgré ce qu’EA a appelé une révolution dans le comportement de ses joueurs, EA FC 25 demeure très similaire à son prédécesseur sur l’aspect défensif. On est là sur un gameplay particulièrement fermé, avec des outils qui favorisent en plus des joueurs peu actifs, profitant de l’assistance de l’IA pour défendre.
En outre, les changements apportés à l’aspect tactique ont tendance (pour le moment), à limiter les capacités des joueurs à réellement définir leur propre style de jeu. Il faut dire que les nouveaux rôles sur les cartes sont dépendants d’une position précise. On se retrouve donc à devoir choisir un dispositif en fonction des rôles et non d’un désir spécifique à évoluer dans ce schéma tactique. Cette décision d’EA de supprimer le rendement sur les cartes est un outil forçant les joueurs à changer plus souvent leurs cartes : les nouvelles cartes disposent de plus de rôles sur différentes positions, les rendant plus attractives auprès des utilisateurs qui pourront plus facilement les intégrer à leur club, les poussant ainsi à dépenser plus dans la boutique du jeu. C’est d’autant plus important que les rôles apparaissent avec plusieurs niveaux de qualité, ce qui rendra plus facilement obsolète une carte par rapport à la version la plus récente.
On note néanmoins quelques éléments positifs apportés par le FC IQ, principalement autour de quelques postes qui profitent de plus d’options dans leurs déplacements et la zone couverte sur le terrain. De plus, sur le plan offensif, on note une petite progression, avec des appels un peu plus directs et marqués. Cela permet aux joueurs les moins expérimentés de profiter de bons mouvements et de construire plus aisément sans avoir recours à des appels manuels.
Cependant, tant que les rôles seront liés à des positions spécifiques, les utilisateurs seront limités dans leurs choix, ce qui ajoute à la frustration d’un gameplay plutôt fermé.
Le mode Rush, la seule bonne nouveauté cette année ?
Présent durant un tiers du trailer de lancement d’EA FC 25, le mode Rush est l’autre grande nouveauté de l’année. Ce mode de jeu propose une expérience en ligne en 4v4 autour d’un terrain plus petit et des règles adaptées. On s’approche donc d’un Five, avec en prime des récompenses supplémentaires pour les joueurs FUT. Mieux, il est même possible de participer avec vos amis, ces derniers pouvant utiliser leurs personnages obtenus en mode Club.
Après un mois de jeu, Rush est clairement le principal rayon de soleil de la saison FUT, en respectant globalement le concept vendu aux joueurs. Le mode demeure fun et relativement frais, tandis que le contenu Rush continue d’être mis en avant par EA avec des objectifs presque quotidiens. Cela fait de Rush un mode de jeu quasi-obligatoire pour monter son Pass de saison et obtenir des packs gratuitement, ce qui explique également sa popularité.
Toutefois, nous déplorons la mauvaise habitude dont fait preuve EA, qui ne sait toujours pas développer un jeu sans prendre en compte la réaction de sa communauté. Vu que les objectifs nécessitent de jouer 10 matchs presque tous les trois jours, de nombreux joueurs préfèrent rester passifs (AFK) durant les 6 minutes des rencontres. EA FC 25 n’ayant aucun outil permettant de détecter ces joueurs AFK ni même de les signaler facilement à EA, il est vraiment courant d’évoluer avec un personnage inutile sur le terrain.
Alors que depuis des années, des jeux en ligne comme League of Legends, Dota 2 ou même Overwatch 2 disposent d’outils avancés permettant de signaler un joueur AFK, un comportement irrégulier ou même de remplacer un joueur absent, EA est toujours extrêmement en retard sur ce point.
Un contenu FUT toujours aussi irrégulier
Si le gameplay a toujours eu du mal à séduire (du moins depuis FIFA 19), la communauté a régulièrement reconnu la qualité et la quantité du contenu proposé sur le mode FUT. Peu de jeux peuvent se comparer à EA FC et FIFA vis-à-vis du contenu quotidiennement mis en ligne par le studio tout au long de l’année. DCE quotidiens, objectifs hebdomadaires et mensuels, modes de jeu variés et désormais des évolutions pour améliorer ses cartes préférées, tout est présent pour vous maintenir le plus longtemps possible sur FUT.
Si on avait globalement été déçu par l’irrégularité du contenu (tant par sa qualité que par sa quantité) depuis FIFA 23, EA semblait avoir revu sa copie avec un début de saison assez incroyable. Il faut dire que le studio a tapé très fort en proposant des évolutions quotidiennes et d’importants DCE avant même le lancement officiel du jeu. Mieux, l’arrivée du mode Rush et des changements sur le Pass de saison ont permis de lier du contenu d’EA FC 25 avec FUT, poussant de nombreux joueurs à essayer les modes carrières pour gagner de l’expérience.
Cependant cette joie a été de courte durée puisque dès les premières semaines de jeu, EA est retombé dans ses travers de l’année passée : un contenu très chargé durant quelques jours de la semaine, tandis que le reste semble dépourvu de nouveauté. Pire, des promos bénéficient de beaucoup plus d’attention, tant sur la quantité du contenu en jeu que sur l’amélioration des cartes et l’originalité du travail des équipes. On en vient à saluer un petit geste comme sur le DCE de Cole Palmer, où EA a pensé à intégrer une petite blague pour son équipier à Chelsea suite à une vidéo virale du début de saison. Mais au-delà de ça, peu de contenu dynamique, des DCE et cartes spéciales qui se ressemblent d’années en années et un sentiment que le studio pourrait faire bien plus pour dynamiser son offre sur FUT.
Les patchs et la gestion de l’équilibrage made in EA
Le gameplay cette année étant relativement frustrant en raison de l’apport de l’IA sur le jeu défensif, il l’est également de part l’impact des Patchs sur l’équilibrage d’EA FC 25. Il faut dire que le studio a déjà apporté de nombreux patchs ayant totalement modifié la Meta sur FUT, un mois seulement après la sortie de son nouvel opus. Alors que les joueurs ont rapidement mis en avant les problèmes engendrés par l’efficacité des dispositifs à 5 défenseurs, EA a attendu près de 3 semaines pour corriger cet élément. Mais a également profité pour nerf les principales méthodes pour marquer (les extérieurs du pied) et se créer des espaces (le speed boost).
Pour les utilisateurs en dehors du mode FUT
Pour les joueurs se demandant si le contenu d’EA FC 25 en dehors de FUT mérite l’attention, on considère que le titre propose quelques éléments intéressants. Tout d’abord, les deux modes carrière (Joueur et Manager) ont beaucoup progressé ces dernières années, avec désormais beaucoup plus d’éléments permettant une expérience plus complète. Au niveau du jeu du point de vue d’un Manager, EA FC 25 demeure quand même relativement loin de la complexité d’un Football Manager mais compense par une bien meilleure immersion. En outre, une grande nouveauté cette année permet de réaliser des sauvegardes dynamiques, vous plaçant à la tête d’un club en suivant les résultats de la saison réelle en cours. On apprécie également le mode carrière pour un joueur (ou une joueuse désormais), qui continue de gagner en complexité depuis quelques années via plus d’options de personnalisation, notamment vis-à-vis de vos arbres de compétences, des rôles et styles de jeu. A noter que vous pouvez jouer avec d’anciennes légendes du football (Zidane, R9 ou encore Beckham) bien que l’on aurait aimé profiter d’une expérience plus scénarisée afin de revivre leur carrière.
De plus, l’intégration du mode Rush permet de lier plus facilement les joueurs sur différents types de mode de jeu, un vrai point positif si vos amis n’évoluent généralement pas sur FUT.
Ainsi, en dehors du mode FUT, EA FC 25 progresse clairement sur différentes facettes, d’autant que le gameplay en mode hors-ligne est nettement supérieur à l’expérience sur Ultimate Team. Pour autant, l’évolution est relativement limitée par rapport à EA FC 24, ne justifiant pas l’achat si vous disposez de l’opus précédent.
Ainsi, on se retrouve à devoir régulièrement changer fondamentalement notre façon de jouer. De plus, cette volonté de toujours détruire la Meta actuelle, plutôt que de simplement modifier un élément spécifique de cette dernière est une méthode ajoutant beaucoup de frustration chez les joueurs. Après avoir investi tant d’heures de jeu (et parfois beaucoup d’argent), la Meta est totalement modifiée, vous forçant à réapprendre une nouvelle façon d’évoluer sur FUT tout en devant repenser de A à Z votre formation.
Cette expérience pourrait être bien plus plaisante si les mécanismes de FUT étaient moins concentrés sur la génération de revenus pour l’éditeur. Ainsi, les joueurs se retrouvent dans une situation où le gameplay a tendance à niveler le niveau de jeu vers le bas, dans des modes de jeu récompensant uniquement les résultats plus que la manière. Le gameplay étant en plus grandement affecté par les serveurs et la qualité de ces derniers, il est très régulier que les joueurs subissent une qualité de produit en deçà des standards habituels. Le manque d’outils en ligne permettant de signaler les agissements des tricheurs favorise également leur prolifération, rendant l’expérience encore plus frustrante dans les modes de jeu les plus compétitifs. Enfin, l’irrégularité du contenu FUT crée donc des périodes de famines, jouant donc sur l’euphorie du week-end et de l’arrivée d’une nouvelle promo pour maximiser les chances de vendre du contenu en boutique.
Le bilan du test d‘EA FC 25
Un titre qui ne se renouvelle pas assez au-delà de ses packs.
Au final, on aimerait vraiment pouvoir recommander l’expérience FUT mais il semblerait que depuis quelques années, EA cherche à tout prix à maximiser ses revenus plus qu’à proposer le meilleur jeu de football possible. En dehors de FUT, les progrès sont notables mais ne justifient pas d’investir sur le nouvel opus par rapport au précédent.
Les points forts
- Un contenu hebdomadaire sur FUT assez impressionnant
- Le mode Rush apporte un petit air frais appréciable avec un mode de jeu rapide et en pur co-op
- Le FC IQ donne plus d’options pour planifier votre stratégie et votre façon de jouer
- Un mode carrière bien plus complet et complexe, se plaçant en réelle alternative à Football Manager pour les débutants
Les points faibles
- Un gameplay relativement frustrant qui évolue via un équilibrage au hachoir
- Des évènements assez irréguliers en terme de contenu et qui se ressemblent d’année en année
- L’absence d’outils permettant de réduire le nombre de tricheur et les comportements déplacés
- Une qualité des serveurs relativement faible qui impacte fortement sur l’expérience de jeu