Test : Monster Hunter Wilds veut tous vous convertir à la chasse

Il y a le bon et le bon chasseur.

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7 ans après le carton absolu de Monster Hunter World, Capcom est de retour avec une ambition simple : ancrer définitivement entrer la franchise dans le cœur du public, et convaincre les irréductibles récalcitrants. Alors évidemment, on ne va pas révolutionner une licence qui a fait ses preuves du côté de l’éditeur japonais, surtout après le petit coup de jeune reçu lors du dernier épisode. Mais plutôt apporter quelques retouches à la formule, particulièrement au niveau de l’expérience solo, pour offrir avec Monster Hunter Wilds le prochain titre sur lequel vous allez vouloir passer des centaines d’heures.

Ce test a été réalisé sur PC, via une clé fournie par l’éditeur, avec déjà plus d’une quarantaine d’heures de jeu au compteur, et on y retourne une fois cet article terminé.

Qu’il est bien loin ce temps où Monster Hunter n’était qu’un phénomène de niche en Occident, pour ces passionnés prêts à braver une rigidité à toute épreuve, un milliard d’informations à connaître sur le bout des doigts et une interface bien trop japonaise, avec tous les défauts que cela implique. Car après une petite percée sur 3DS, la franchise a parfaitement réussi son coup avec le décidément bien nommé Monster Hunter World. Un épisode qui a su briser le plafond de verre et séduire le grand public, fort de ses 28 millions de ventes dans le monde. Son successeur est donc logiquement très attendu au tournant. Signe qui ne trompe pas, Monster Hunter Wilds s’est d’ailleurs fièrement installé au sommet du classement des jeux les plus attendus sur Steam, et est d’ores et déjà en tête des ventes sur la plateforme.

Sauvage, mais pas trop

Pour cela, le concept ne bouge pas d’un iota. On est en présence de monstres toujours plus dangereux, à abattre dans une limite de temps pour obtenir ce précieux butin qui permettra de se fabriquer de meilleures armes et armures, et ainsi s’attaquer à du gibier encore plus gros. La chasse, encore et toujours, mais dans un environnement de plus en plus agréable à découvrir. Toutes les améliorations de l’épisode précédent sont logiquement de la partie.

Les matériaux se récupèrent aisément d’un coup de grappin, sans qu’on ait réellement besoin d’y penser. Les Navicioles, petites lucioles qui servent de GPS envers les points d’intérêts ou tout simplement la créature que l’on traque, sont également de la partie. De même qu’une monture qui d’une touche peut reprendre son chemin automatique vers la prochaine étape. Capcom a compris que l’heure n’est pas aux systèmes faussement compliqués, et qu’il vaut mieux faciliter la vie du joueur pour qu’il aille au plus vite se frotter à sa prochaine proie.

L’enfer de la connaissance

Le premier contact avec la roue des actions est quelque peu brutal. Oui, elle est là pour faciliter la vie, et détailler tout ce qu’il est possible d’effectuer à tout moment. Mais elle n’est pas forcément intuitive, et aura même tendance à déboussoler. Heureusement, elle est entièrement personnalisable, avec jusqu’à 8 menus possibles, pour faire le tri parmi la centaine d’icônes à disposition et trouver chaussure à son pied.

D’autant plus que Monster Hunter a encore bien assez de difficultés à proposer, et les monstres ne font pas de quartier. Pas ceux que vous croiserez, évidemment. Ce n’est que le menu fretin, là pour vous mettre en confiance dans les premières heures de jeu, histoire de vous attirer pleinement dans la boucle. De vous laisser le temps pour découvrir toutes les mécaniques qu’il faut assimiler, et vous sentir tout-puissant face à ces créatures qui n’offrent qu’une piètre résistance face à vous, ce chasseur déjà chevronné.

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Elle est pas contente la grosse bébête – Monster Hunter Wilds

Et puis, patatras, les quêtes de haut niveau arrivent, et avec elles les problèmes. Le moindre coup vous fait voler en éclats, la moindre esquive ratée – pourtant assez permissive – et c’est au minimum les trois quarts de la barre de vie qui s’envolent. Alors, il faut devenir humble, et apprendre. Apprendre à accepter de devoir adapter son équipement pour affronter toutes les variations que le bestiaire a à proposer. Apprendre aussi à attendre le bon moment pour frapper, ne pas trop se mettre en danger, et utiliser tout ce que l’environnement nous propose.

Man vs wild

Le terrain de jeu fait partie intégrante de l’expérience, et là encore pas de dépaysement à signaler. On garde les mêmes principes de zones remplies de chemins qui font office de raccourci, de recoins inattendus pour y glisser un campement, et autres éléments qui feront que même après avoir parcouru des dizaines de fois une carte, on pourra toujours y découvrir quelque chose. Les environnements sont organiques, vivants, et regorgent de nature prête, ou non, à vous aider. Que ce soit des Flashinsectes pour aveugler, des herbes pour créer des potions, ou simplement des éléments de décor à faire tomber sur votre cible. A condition d’avoir le timing adéquat.

Avec encore un souci de jouer avec la géométrie des lieux, pour offrir le savant mélange entre nature et arènes pour accueillir les combats épiques. Cet ensemble fonctionne toujours aussi bien, d’autant plus que la direction artistique reste un énorme point fort. Chaque zone a son identité distincte, au rendu des plus soignés, et est suffisamment peuplée pour qu’on y croit.

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C’est qui le plus fort, le singe ou l’araignée ? – Monster Hunter Wilds

Il est d’ailleurs très fréquent que la chasse soit interrompue par une autre bestiole qui veut elle aussi se frotter à votre cible. Cet affrontement est alors l’occasion rêvée pour tabasser du monstre tombé à terre et gratter de précieux dégâts. Même si, passé le côté « waouh » de la première rencontre, le script a tendance à être un peu grossier, et l’on peut aisément deviner quand une nouvelle créature viendra faire irruption dans le combat. Ce n’est pas encore totalement ça niveau immersion, mais toute aide est bonne à prendre.

La quête de la fluidité

Mais si le cœur du gameplay ne change pas, les petits ajustements sont nombreux, pour le meilleur. Bien sûr, les 14 armes sont à nouveau de la partie, avec à chaque fois assez de systèmes attitrés pour se sentir unique, et une arène d’entraînement pour tester les différents enchaînements. Dans sa volonté de proposer la meilleure expérience pour tous, le jeu propose d’ailleurs un petit questionnaire dans sa première mission, pour vous permettre de trouver l’arme qui est la plus adaptée à votre style de jeu. Un choix qui n’empêche en rien de changer d’avis plus tard et s’essayer à une autre arme.

Surtout que, et c’est là une grande première pour la franchise, il est désormais possible d’alterner entre deux armes sans repasser par le camp de base. Une simple pression de touche permet d’appeler sa monture et de passer en un éclair à son arme alternative. Enfin, ça c’est sur le papier, puisque malheureusement le switch reste assez lourd, et il faut attendre que la monture – qui attend sagement sur le côté pendant que vous vous battez – vienne à vous, avant que quelques animations ne viennent valider le changement. On aurait préféré un système un tant soit peu plus fluide, qui aurait pu ouvrir la voie à des énormes combos et une vraie alternance du gameplay en plein combat.

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Toutes les armes disponibles – Monster Hunter Wilds

L’autre nouveauté majeure est le mode Concentration, qui permet de déclencher une attaque là où se pose le regard de la caméra. Plus important encore, celui-ci permet d’exploiter les blessures créées sur les monstres pour leur infliger un maximum de dégâts et extraire des composants. Au fil des coups, les carcasses de vos cibles évoluent, et l’on peut voir se dessiner des blessures sur les parties du corps touchées régulièrement. Insister encore sur la zone permet des plaies ouvertes, qu’un simple pression de gâchette permet d’exploiter et lancer un coup spécial unique. Et pour peu que l’on joue une arme comme les Lames Doubles, remettre une pièce dans la machine à combos.

Le résultat est toujours aussi fluide, et si certains dans le coin iront hurler à la mort de la franchise via un nivellement par le bas, ce nouveau système est loin de retirer toute sa complexité au gameplay. Déjà parce que les monstres sont toujours aussi féroces, et les combats toujours aussi immersifs. Mais aussi parce que la Concentration ne fait pas tout, et il faudra tout de même s’acharner sur quelques points faibles précis si l’on veut espérer faire tomber cette patte droite du monstre. Une action pas indispensable pour quiconque voudrait simplement profiter de l’expérience, mais nécessaire quand vient le moment de se forger le set complet lié au prédateur.

Il y en a pour tous les goûts

Côté équipement aussi, Monster Hunter Wilds reprend l’excellent travail déjà effectué sur le précédent opus. Les différentes armures ont toutes un style qui leur est propre, et chaque pièce est déclinable en deux versions aux mêmes statistiques, l’une plus massive, l’autre axée sur la légèreté. Et l’on a rapidement envie d’aller tout farmer pour essayer tous les sets, même ceux aux statistiques en retrait, tant la modélisation est au rendez-vous.

Capcom a également grandement retravaillé toute l’expérience pour le joueur en solo. Oui, Monster Hunter reste une licence qui s’apprécie mieux en multi, mais ici, tout est pensé pour que la voie solitaire soit également viable. A commencer par le scénario, qui place désormais notre personnage au plein cœur de l’histoire, et ce dès les premières minutes du tutoriel. On ne perd pas de temps dans un interminable étalage de lore, et plonge directement dans l’action.

L’histoire dispose également d’une véritable trame narrative et de thèmes forts. Même si, on ne va pas se mentir, l’écriture n’est pas au niveau de ce qui se fait de mieux dans le genre, et l’on a souvent eu tendance à lever les yeux au ciel devant certaines facilités. Cela n’empêche pas pour autant de profiter de cette quête pour retrouver une civilisation disparue et ramener un enfant à sa famille, sur fond de rapport à la nature et l’écosystème.

En revanche, tout le travail sur le gameplay solo porte pleinement ses fruits. En plus du Palico qui nous accompagne – et va balancher quelques jeux de mots félins – existe la possibilité d’utiliser une fusée de détresse pour compléter son escouade et faire appel à 3 alliés. Et si la feature se veut conçue pour appeler à l’aide trois amis, il peuvent être remplacés par 3 chasseurs contrôlés par l’IA, histoire de ne jamais dépendre de personne. Même si malheureusement, la connexion internet reste indispensable pour jouer, et l’on ne pourra jamais bénéficier de l’expérience solo absolue, il est tout à fait possible de venir à bout des plus grosses difficultés en restant tout seul dans son coin.

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Toujours le mot pour rire ce Palico – Monster Hunter Wilds

Et la technique dans tout ça ?

C’est probablement l’axe qui va le plus diviser à la sortie. Tout aussi flamboyant soit-il, Monster Hunter Wilds est loin d’être à l’épreuve des chocs, et a vite tendance à tousser. Oui, les environnements sont magnifiques, il y a des jeux de lumière à tous les étages, et la nature est saisissante. Mais tout cela se fait malheureusement au détriment des performances, qui peinent à rester constantes.

Les pertes de frames ont été nombreuses sur notre machine (Ryzen 5 5600X@3,7 GHz/RTX 3070). Difficile de tenir le 60 fps, même en rognant sur quelques paramètres graphiques comme les ombres, que ce soit en jeu ou même, et c’est plus étonnant, dans les cinématiques. Le rendu reste largement au-dessus des 50 fps dans les arènes closes ou quand il n’y a pas trop foule à l’écran. En revanche, il a vite tendance à plonger quand les choses se corsent et que deux gros monstres viennent s’affronter en pleine tempête de sable. Rien de rédhibitoire pour autant, puisque dans ces moments-là le titre trouve son rythme de croisière autour des 40 fps, et reste largement praticable, sans rien enlever à l’expérience de jeu.

Tout cela rappelle grandement l’état dans lequel était sorti Dragon’s Dogma II l’année dernière, et l’on devine à MH Wilds un destin similaire. Des patchs pour améliorer les performances devraient rapidement suivre, pour arriver petit à petit à un rendu optimal. Reste qu’en l’état, si vous vous tendez dès que le compteur de fps bouge, vous risquez d’être un poil crispé au lancement.

La chasse ne s’arrête jamais

Il y a d’ailleurs toujours quelque chose à faire dans Monster Hunter. Que ce soit venir à bout du scénario, faire toutes les quêtes annexes qui vous demandent de vaincre à nouveau les monstres déjà croisés, ou encore farmer pour obtenir cette armure qui vous fait de l’œil. Mais, et c’est une habitude pour la saga, une myriade d’activités endgame est également au rendez-vous.

Des monstres plus puissants, renforcés par le fait d’avoir survécu à de nombreux combats, et plus techniques à abattre. Des versions alternatives des armes et armures à drop en récompenses de certains combats d’élite, ou bien d’autres activités que l’on ne dévoilera pas ici. Sans même parler des futures vagues de contenu déjà annoncées par Capcom, qui viendront ajouter au bestiaire certains monstres iconiques absents du bestiaire au lancement, comme le présenté récemment Mizutsune.

Bref, tout ce que l’on a déjà pu voir dans World, et plus encore. Car que ce soit en solo ou en multi, Monster Hunter Wilds compte bien mettre le grappin sur vous pendant de longs mois après sa sortie.

Le bilan du test de Monster Hunter Wilds

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Monster Hunter Wilds réussit (presque) tout ce qu’il entreprend. Partant des excellentes bases du précédent opus, le jeu apporte davantage de dynamisme dans ces combats, tout en ouvrant encore un peu plus la formule au grand public. Et si l’expérience multi reste la base, le solo a été particulièrement retravaillé pour convenir à ceux qui préfèrent farmer tranquillement dans leur coin. Toujours aussi artistiquement brillant, et malgré quelques lacunes techniques qui ne devraient pas durer, le jeu s’annonce déjà comme un incontournable des prochaines années.

Les points forts

  • Une expérience solo entièrement retravaillée
  • La possibilité de changer d’arme à la volée
  • Le plaisir de la chasse
  • Toujours un aussi gros bestiaire
  • L’accent sur la fluidité
  • La beauté des environnements

Les points faibles

  • L’écriture ne fait pas toujours mouche
  • … Pas forcément des plus pratiques
  • Des ralentissements à prévoir au lancement
  • L’interface reste perfectible

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