Test : The Firster Berserker Khazan donne tout sur l’action

De la baston et des parades

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Défini comme un action-RPG hardcore, The First Berserker : Khazan est le projet inattendu par les créateurs de Dungeon Fighter Online. Car s’il veut étendre son univers, il n’a finalement pas grand chose en commun avec le beat them all 2D. Mais, sorti le 27 mars 2025 sur PC, PlayStation 5, Xbox Series X|S, le titre réussit beaucoup de ce qu’il entreprend.

Ce test a été réalisé sur PC, via un code fourni par l’éditeur

Quand on parle d’action-RPG hardcore, on pense généralement à quelque chose qui se situe entre un Souls et Nioh. Et c’est de ce dernier que The First Berserker : Khazan est le plus proche, principalement par la structure de son monde. Le titre est divisé en missions sur une carte du monde qui se dévoile au fil de la progression, dans des niveaux linéaires. Il y a bien quelques chemins alternatifs, un ou deux raccourcis entre les points de sauvegarde, et évidemment un gros boss à éliminer au bout du chemin. Le tout dans un level design simple, qui fait ce que l’on attend de lui, même si l’on aurait aimé un poil de fantaisie de temps en temps.

Alors sur le papier, cela parait un peu fade, surtout quand on passe trois ans après Elden Ring, qui a allègrement déconstruit la formule. Mais dans les faits, c’est cette simplicité qui permet à l’ensemble d’être efficace. Pas de fioritures veut dire pas de mécanique superflue, et l’on avance naturellement dans les niveaux.

Chacun son rythme

Surtout, certaines leçons ont bel et bien été tirées, et The First Berserker a conscience que l’on ne peut plus simplement laisser un joueur s’enfoncer la tête dans un mur pendant des heures et des heures en attendant qu’il devienne plus fort. Car les boss sont évidemment d’énormes challenges, qui demandent d’apprendre par cœur leurs patterns, anticiper leur réaction, déceler la moindre fenêtre d’action… Cela reste la base de ce genre de jeu. Mais ici, Neople a su ajouter un petit truc pour ne pas tourner à la torture – en plus d’un mode Facile qui offre une régénération accrue d’endurance et moins de dégâts subis.

Chaque tentative contre un boss accorde une petite quantité de Lacrima, l’équivalent local des âmes. Réussir certaines actions, ou atteindre la deuxième phase, augmentent ce montant. Ainsi, on peut aisément gratter quelques niveaux au fil des essais, et lier à l’apprentissage une progression réelle dans le jeu. Surtout, on se retrouve ici dans un véritable RPG. Une dimension qui n’est pas qu’un vulgaire mot-clé balancé sur la jaquette.

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L’un des arbres de compétences

Le jeu embarque quatre arbres de compétences, un pour chaque arme ainsi qu’un plus généraliste. Et il est possible à la volée de les apprendre ou oublier, de faire des essais, bref de changer totalement sa façon de jouer. C’est d’ailleurs ce que le titre attend de nous. Que l’on trouve la bonne approche pour chaque problème. Cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas forcer votre voie en n’adaptant jamais votre build. Mais cela compliquera forcément la chose.

Objets à gogo

L’autre aspect majeur RPG tourne autour de l’équipement. Ici, pas question de simplement choisir le set d’armure qui offre les meilleurs bonus. Chaque pièce dispose de ses propres niveaux et stats secondaires, et va donc vous forcer à parfois revenir en arrière pour récupérer sur un boss ce composant nécessaire à la fabrication d’une meilleure jambière. Les ennemis droppent d’ailleurs régulièrement de nouveaux objets, laissant The First Berserker flirter dangereusement avec la maladie du loot.

Les butins s’accumulent régulièrement, quitte à remplir l’inventaire de petits points lumineux pour signaler un objet inédit. Fort heureusement, les niveaux sont eux exempts de cette surenchère. Il y a bien quelques coffres de-ci, de-là, et beaucoup de petits objets retraçant l’histoire du jeu. Mais aucun collectible à récupérer 200 fois à signaler.

Et c’est tant mieux tant le jeu s’attend à ce que vous passiez du temps à optimiser votre équipement. Les bonus de sets sont extrêmement importants – on parle ici d’une réduction de 30% des dégâts subis ou 20% de dégâts supplémentaires – et un atout indispensable pour vaincre les boss les plus coriaces.

Stamina mina eh-eh

Il faut maintenant parler du système de combat de The First Berserker, parce que c’est évidemment ce qui détermine si un jeu du genre est plaisant ou non. Ici, l’accent est mis sur l’action, à tel point que c’est la gestion de l’endurance qui va déterminer votre capacité à avancer ou non.

Logiquement, chaque action consomme un peu de stamina. Et s’ensuit le logique jeu d’action-réaction, pour savoir quand faire une pause et régénérer, sans se rendre vulnérable. D’autant plus que le système est extrêmement punitif, et si Khazan se retrouve touché avec une jauge vide, il va rester étourdi un certain temps, largement suffisant pour qu’un ennemi envoie une attaque lourde faisant fondre ses PV.

Mais surtout, tout est à base d’endurance, que ce soit chez le joueur mais aussi les adversaires. Eux aussi sont soumis aux mêmes règles, et réduire leur stamina à zéro permet de déclencher une attaque brutale, qui aura en prime le bonheur de régénérer la vôtre. Il devient alors indispensable d’apprendre les timings pour abuser des parades, qui drainent petit à petit l’endurance adverse tout en préservant celle du joueur.

Et une fois que cette philosophie est acceptée, le jeu devient limpide. Pas facile, puisque les timings deviennent de plus en plus resserrés, tandis que les combos des boss gagnent en attaques plus ou moins anticipables. Mais toutes les clés sont là pour l’appréhender. D’autant plus que les arbres de compétences font eux aussi la part belle à l’endurance. Vous pouvez ainsi réduire drastiquement la pénalité en cas de coup bloqué, ou au contraire augmenter les ravages effectués sur la jauge adverse.

Recycler n’est pas gagner

Tout ceci mis bout à bout, on obtient un mélange franchement plaisant. Les pics de difficulté, s’ils sont punitifs, ne sont pas pour autant décourageants. D’autant plus que l’on a jamais le sentiment de taper vainement contre un mur. L’écrin tout en cel-shading, aide lui aussi à passer un bon moment. L’ensemble est visuellement soigné et réussi, et l’on sent le souci du détail, que ce soit sur les personnages ou même les environnements.

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Khazan devant un point de sauvegarde

Alors, on pardonne aisément à The First Berserker ses quelques défauts, comme une tendance à trop vite recycler ses boss. Croiser des versions améliorées de certains ennemis n’est pas un crime, surtout quand cela permet d’amener facilement de nouvelles mécaniques. Mais les quêtes annexes qui demandent d’aller affronter une variante légèrement plus puissante d’un boss vaincu il y a à peine dix minutes sont insipides au possible. Surtout quand ce schéma se répète après chaque mission.

Enfin, le scénario n’a jamais été réellement abordé ici. Principalement parce qu’il est loin d’apporter quoi que ce soit de notoire. Il est fonctionnel, parsemé de thèmes vus à de maintes reprises, avec parfois de grandes envolées lyriques qui peinent à faire mouche. Mais bon, on n’est pas vraiment ici pour ça.

Le bilan du test de The First Berserker : Khazan

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Efficace dans sa simplicité, The First Berserker : Khazan ne réinvente pas grand chose. Sa philosophie de combat basée sur l’endurance peut choquer au premier abord, mais elle se laisse finalement plutôt bien appréhender. Mais en maîtrisant ses concepts, tout en apportant quelques touches d’accessibilité et autres aspects RPG, il offre une expérience à la portée du plus grand monde. Difficile oui, mais qui ne cherche pas à repousser le joueur.

Les points forts

  • Des combats fluides et intéressants
  • Un level design fonctionnel…
  • Une DA soignée
  • L’aspect RPG n’est pas qu’un mot-clé
  • Les efforts d’accessibilité, que ce soit dans le mode facile ou le gain passif de Lacrima

Les points faibles

  • La réutilisation à outrance des boss
  • … Mais très plat
  • Cette abondance d’objets et de points lumineux dans l’inventaire
  • Un scénario oubliable

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