Un mois après, que retenir de New World Aeternum ?
Le MMO qui ne savait pas se vendre
C’est l’histoire d’un jeu que personne ne sait vraiment définir, et certainement pas Amazon Games. Est-ce que New World Aeternum est une nouvelle version du titre qui avait fait un démarrage historique il y a trois ans, ou simplement un portage sur consoles ? Est-il encore un MMO, ou faut-il maintenant le considérer comme un action-RPG ? Et à qui s’adresse-t-il réellement ? Des questions auxquelles on peut maintenant répondre, un peu plus d’un mois après le lancement.
Cet article a été réalisé sur PC et Xbox Series, via des codes fourni par l’éditeur.
Dès les premières minutes, on peut déjà voir le plus gros ajout de New World Aeternum. En 2021, le jeu envoyait le joueur à l’aventure un peu tout seul, à découvrir un monde qui évolue avec seulement quelques bribes de narration de temps à autre. Désormais, une véritable trame nous accompagne, avec un gros fil rouge et tout l’habillage qui va avec pour lier toutes les quêtes d’histoires. Alors certes, ce n’est pas l’histoire de l’année, et on est bien loin des envolées épiques que l’on peut trouver dans certains autres MMO, mais l’effort est apprécié. D’autant que cela rend l’expérience bien plus agréable, et donne réellement l’impression d’évoluer dans un univers où l’on a un impact.
Le même en mieux
Car à côté, la formule n’a pas vraiment évolué, et à raison. S’il y avait bien quelque chose qui fonctionnait dès le lancement il y a trois ans, c’était tout le package de gameplay. Pas de classes à choisir, mais une évolution en fonction des armes équipées. Avec jusqu’à trois compétences par arme, et des styles de jeu assez différents. Il y en a pour tous les goûts, que ce soit de l’arme mêlée ou à distance, magique, physique, plus axée tank ou mobilité. Et une progression d’un arbre de compétence pour chaque arme, avec généralement deux ou trois styles de jeu proposés.
On devient donc plus fort à force d’utiliser une arme, et que l’on investit dans les statistiques qui lui sont liées. Mais il est toujours possible de changer à la volée selon ses envies, et le jeu est même assez généreux sur les possibilités de réattribution des statistiques. Elles sont gratuites à bas niveau, et ne coûtent qu’une fraction d’une monnaie ingame extrêmement facile à récupérer.
Rien de nouveau à signaler avec Aeternum, si ce n’est une nouvelle arme avec le fléau. Et si l’on peut toujours faire les mêmes reproches qu’au lancement, à savoir des armes qui une fois arrivé au niveau max aimeraient bien quelques options supplémentaires pour diversifier le gameplay, l’ensemble reste extrêmement plaisant. Que ce soit au clavier ou à la manette. Forcément indispensable pour une arrivée sur consoles, la gestion de la manette est une grande réussite, et très ergonomique. En même temps, l’inverse aurait été un comble pour un titre aux grands accents d’action-RPG. Même si l’interface aurait bien aimé un petit relooking. Avec les options basiques d’affichage on se retrouve parfois avec un écran encombré d’informations, pas toujours essentielles.
Cela reste un MMO
L’autre point fort de New World, qui est lui aussi toujours fidèle au poste, c’est la richesse du monde à explorer. Il propose une multitude de décors variés et soignés, aux palettes de couleurs changeantes que l’on passe d’un port de pirates à une tanière d’ours ou un cimetière lugubre. La direction artistique est une vraie réussite, et donne envie de faire ce petit pas de plus pour voir ce qui se cache un peu plus loin. Petit bémol néanmoins sur certaines animations d’attaques ou de sorts, qui peuvent manquer de fluidité et faire un peu tâche.
Surtout, le jeu sait l’accompagner d’une myriade de ressources à récupérer. Avec un énorme système d’artisanat, qui comprend les métiers de récolte (mineur, bûcheron, trappeur…) mais aussi de fabrication (fonderie, travail de la pierre ou du bois, cuisine, conception d’armures…). Ce qui fait que l’on a toujours une bonne raison de faire un petit détour hors du sentier. Que ce soit récolter une ressource pour faire progresser son métier, et ainsi avoir accès aux tiers supérieurs, ou simplement trouver les composants pour se forger sa nouvelle arme.
Il y a parfois quelques ressources pas forcément bien gérées, que ce soit en nombre sur la carte ou dans les quantités demandées par les crafts, mais rien que le commerce ne permette pas de corriger. Car il est toujours possible d’acheter les ingrédients manquants en revendant le fruit de notre artisanat.
Des choses à faire de partout
En résulte donc un monde que l’on a envie de parcourir, et avec une progression très fluide. La montée de niveaux se fait naturellement, entre histoire principale et quêtes annexes. Avec à chaque fois la possibilité de se concentrer sur l’avancement de l’intrigue ou papillonner via l’une des nombreuses activités proposées par les PNJ au bord des routes. Et celles-ci sont suffisamment variées pour que l’on ait jamais l’impression de tourner en rond à refaire inlassablement la même chose. Que ce soit seul ou en groupe, il s’agit de l’une des meilleures expériences de leveling pour un MMO.
D’autant plus qu’il y a encore une dernière couche pour compléter l’univers, à savoir les guerres de factions. Chaque territoire est découpé et sous le contrôle d’un groupe. Toute action effectuée dans une zone va faire grimper votre réputation dans celle-ci, vous accordant des bonus. Qui vont d’une vitesse d’extraction des ressources accrue à une réduction des taxes sur l’artisanat ou davantage d’espace de stockage. Bref, une petite carotte supplémentaire pour encourager à faire des quêtes un peu partout.
Et puis, pour ceux qui sont branchés PvP, cela débouche sur la possibilité de participer aux guerres d’influences. La carte est en permanence illuminée d’activités possibles pour permettre à sa faction d’essayer de reprendre le contrôle d’une zone, ou la défendre.
Toujours debout
Mais alors, à part une progression repensée, qu’est-ce qui change vraiment avec Aeternum ? Amazon a semble-t-il enfin entendu l’un des plus gros retours faits sur le jeu depuis sa sortie. Et décidé de proposer plus de contenu axé endgame. Arrivent ainsi de nouvelles expéditions, des donjons un peu partout, mais aussi des événements PvP et des raids à 10 joueurs. Soit des activités pour un peu tout le monde, même si certaines peinent à trouver réellement leur public.
Quoi qu’il en soit, même un mois après le lancement, les serveurs sont toujours très actifs. Et pour un joueur occasionnel, il est très difficile de se plaindre de n’avoir rien à faire. Pour les plus assidus, c’est un peu plus compliqué. Oui, le jeu a fait des pas dans la bonne direction, mais il reste encore un peu de travail. Que ce soit dans la gestion des événements récurrents, les propositions de donjons ou la stabilité en raid. Mais si vous cherchez une petite expérience sympathique de MMO, jouable sans se prendre la tête dans un univers franchement prenant, cela vaut le coup de se laisser tenter.
Le bilan du test de New World Aeternum
Plus à considérer comme une version définitive qu’un reboot, New World Aeternum reste un MMORPG plutôt bien calibré et très plaisant à jouer. L’expérience a été revue pour convenir à tous les joueurs, qu’ils soient en solo ou en groupe, et cela se ressent. Le gameplay lié au système d’armes est toujours là, avec les mêmes qualités et défauts qu’au lancement. Et surtout, cette fois-ci Amazon semble bien décidé à apporter du contenu régulier pour toutes les tranches de niveaux.
Les points forts
- Une progression améliorée, en solo ou groupe
- Le système de métiers et d’armes fonctionne toujours
- La prise en main à la manette fonctionne bien
- De nouvelles activités endgame
Les points faibles
- Toujours un peu limité au niveau des possibilités d’armes
- Une interface pas forcément claire sur consoles
- Quelques animations un peu rudes